En grève depuis le 22 novembre dernier, les étudiants en pharmacie de toutes les universités du pays, sont déterminés à poursuivre leur mouvement jusqu'à la satisfaction totale de leurs revendications. C'est en tout cas ce qu'affirme la coordination nationale des pharmaciens grévistes à Annaba. Les étudiants en pharmacie, tous niveaux confondus, ont maintenu leurs exigences. Il s'agit notamment de la révision à la hausse du nombre de postes de résidanat, avec une priorité aux pharmaciens des différentes spécialités, à l'instar de la pharmacie clinique, et la création de nouvelles spécialités telle que la pharmacie industrielle. Tout aussi revendiquée, est la multiplication des séances de travaux pratiques, la diminution du nombre de places pédagogiques dans les départements de pharmacie, la création du statut de pharmacien assistant, et, enfin, l'obligation pour les pharmacies d'officine de recruter les diplômés universitaires. Au vu du silence total dans lequel se confine le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS), le mouvement risque de s'enliser davantage. Il faut savoir que depuis le déclenchement du mouvement des étudiants grévistes, le ministère se refuse à toute déclaration. D'autant qu'affirmant être victimes d'une grave atteinte à leur droit au savoir dans ce métier de pharmaciens, les étudiants grévistes le pointent du doigt quant à refuser toute ouverture d'un dialogue. Hier 3ème jour de l'année 2017, la situation était au durcissement des positions. A l'exemple de Annaba où, coordonnant leurs actions avec leurs camarades des autres régions du pays, les étudiants en pharmacie ont réitéré une kyrielle de revendications. Ce sont pratiquement les mêmes qu'ils expriment depuis des années. Elles sont restées irrésolues malgré la multitude de promesses non respectées par les ministres successifs à la tête du MESRS. Les étudiants grévistes qui indiquent être prêts à durcir leur mouvement par d'autres actions, maintiennent la totalité de leurs revendications dont celles de la création du statut de pharmacien assistant. Il est également question de révision de la grille des salaires des pharmaciens du 13e au 16e échelon. D'autant, ajoute une des étudiantes grévistes, membre du bureau de coordination de la grève à l'échelle nationale, que les étudiants en pharmacie réalisent six années d'études, soit une année de plus que les précédentes années. Les revendications des étudiants en pharmacie ne s'arrêtent pas à ce niveau. Tout en proposant la création d'officines pharmaceutiques de groupes de jeunes diplômés en pharmacie, Ils ont exigé l'instauration d'une formule de financement pour permettre aux nouveaux pharmaciens d'acquérir le fonds de commerce. En tout état de cause, cette grève qui s'éternise n'est pas faite pour créer la sérénité nécessaire pour permettre une totale concentration aux étudiants de différents départements des facultés de médecine à l'échelle nationale. Pour l'heure, on n'en n'est pas à la confrontation physique avec les agents en charge des portails d'accès et de la sécurité des facultés de médecine. Ces derniers auraient été instruits à l'effet de ne permettre aucune perturbation dans l'enceinte des facultés de médecine à travers l'ensemble des universités du pays. Mais au vu de l'état d'énervement et de la certitude des étudiants pharmaciens d'être victimes d'une injustice, l'on ne peut prédire de rien. Il est même prévu de faire appel à la solidarité des jeunes pharmaciens, en poste dans les officines. Là, également, question de pressions, de vente concomitante, de business et de marges bénéficiaires non conformes.