Depuis l'annonce de son implantation en Algérie, le projet de construction de l'usine Peugeot a connu beaucoup de couacs. Selon les dernières déclarations du ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, qui a déclaré que «le projet ne sera réalisé que si Peugeot accepte nos conditions» a suscité moult interrogations des deux rives de la Méditerranée. Se joignant à ce ballet de déclarations, le wali d'Oran, Abdelghani Zaalane, invité du forum du journal Ouest Tribune, a annoncé hier que le projet d'implantation de l'usine Peugeot dans la capitale de l'Ouest est maintenu et que des pourparlers avancés sont en cours entre le ministère de l'Industrie et les responsables de la firme française de véhicules, signalant même que le terrain qui accueillera l'usine est prêt. En répondant aux propos du ministre de l'Industrie, le groupe PSA (Peugeot-Citroën) avait affirmé que la balle était dans le camp du gouvernement algérien. «Le projet, construit avec nos partenaires privés et publics, est sur la table du gouvernement depuis six mois, il y a eu quelques allers-retours depuis», avait déclaré Jean-Christophe Quémard, vice-président exécutif du groupe PSA, en charge de la région Afrique Moyen-Orient. Selon lui, le groupe PSA a «pris en compte les demandes légitimes des autorités, qui souhaitent industrialiser leur pays, bénéficier de transferts de technologies et favoriser l'emploi local. Nous attendons leur décision. Je suis prêt à prendre l'avion pour Alger», avait même affirmé le chef régional du groupe PSA. Selon Jeune Afrique, les équipes de Jean-Christophe Quémard «commencent à s'impatienter, alors qu'un projet d'usine Volkswagen émerge également et que Renault et implanté à Oran depuis novembre 2014». Prévue pour avril 2016 à l'occasion de la venue du Premier ministre français, Manuel Valls, à Alger, la signature de l'accord pour la naissance de cette usine a été reportée sine die. «Les projets en voie de finalisation dont celui de l'usine PSA Peugeot-Citroën seront signés dans un proche avenir», avait alors déclaré le ministre algérien. Un report que des observateurs expliquent par le froid qui caractérise ces derniers mois les relations entre Alger et Paris. Le 15 juin 2015, lors de sa visite à Alger, le président français, François Hollande, avait annoncé l'implantation prochaine d'une usine Peugeot en Algérie. Le gouvernement a fait, ces toutes dernières années, de l'industrie mécanique une priorité pour diversifier au plus vite sa production et éventuellement ses exportations hors hydrocarbures. C'est dans ce cadre que des constructeurs tels que Renault, Hyundai ou Volkswagen ont implanté ou implanteront des unités de montage en Algérie.