Le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Boualem M'rakech, a estimé hier que l'augmentation du salaire national minimum garanti est indispensable en raison de la faiblesse du pouvoir d'achat des travailleurs. Fixé à 12 000 DA, le SNMG sera le point focal de la prochaine tripartite, selon les dires du président de la CAP, soulignant toutefois que la revalorisation des salaires demeure liée à la productivité des entreprises. «Nous sommes conscients que les salaires des employés restent maigres par rapport à la cherté de la vie. Seulement, nous devons aborder cette question du SNMG dans un cadre global et général en tenant compte de la situation des entreprises algériennes», a tenu à faire savoir M. M'rakech hier lors d'un point de presse organisé en marge de la réunion du bureau de la confédération tenue à l'hôtel El Aurassi, à Alger. Parmi les préoccupations exprimées à ce sujet par le premier responsable de la CAP figurent les questions de l'accès au financement et du foncier industriel. «Les pouvoirs publics devraient tenir compte de l'environnement général de l'entreprise. S'agissant du foncier, nous sommes pour un système de concession octroyé pour une durée de 99 ans et non pas de 33 ans. Le financement bancaire demeure une véritable problématique. Malgré les dispositions prises dans ce sens, il n'en demeure pas moins que les entreprises éprouvent des difficultés à bénéficier de prêts bancaires», indique-t-il. «Etes-vous favorables à un SNMG de 15 000 ou de 18 000 DA ?» Une question à laquelle le président de la CAP ne veut pas répondre, estimant qu'il n'est pas encore possible de situer cette augmentation. Le premier responsable de la confédération propose la création d'indices pouvant permettre l'augmentation du SNMG en fonction de l'évolution de la carrière du salarié. «Il nous faut une visibilité sur 5 à 10 ans pour la revalorisation des salaires», suggère-t-il. Quant à la tenue de la tripartie, M. M'rakech a avoué ne pas connaître la date. «Je sais une chose au sujet de la date de la réunion de la tripartie. Lorsque le gouvernement demande aux organisations patronales de proposer un ordre du jour, il est question donc de la convocation de la tripartite quelques jours après. Pour le moment, nous ne sommes pas dans ce cas de figure», répond-il. 48 propositions concrètes En perspective de la tenue de la tripartite, la CAP compte y participer avec des propositions concrètes. «Nous attachons une grande importance à l'application du pacte économique et social. Nous avons établi un bilan lors d'une réunion en décembre 2008 qui nous permet de dire que l'application du pacte demeure la priorité des priorités. Etant donné que les trois partenaires, gouvernement, syndicat et patronat, ont convenu de travailler en commun sur certains dossiers, nous devrions continuer sur ce chemin. Dans ce cadre, nous comptons faire des propositions au Premier ministre au nombre de 48 points essentiels visant à donner une autre dimension aux entreprises algériennes», a ajouté le président de la CAP. La Confédération algérienne du patronat a tenu par ailleurs à saluer les décisions des pouvoirs publics prises en faveur de l'encouragement des entreprises algériennes. «C'est la première fois que l'Etat dit soutenir les entreprises algériennes. C'est une avancée historique que nous saluons, bien que nous ne connaissions pas encore les détails des mesures prises en ce sens. Nous sommes fiers de notre gouvernement. Je lance un appel à toutes les organisations pour entrevoir une démarche commune en rapport avec les attentes de l'Etat», a-t-il soutenu, avant d'ajouter : «Le monde capitaliste soutient aujourd'hui les entreprises.»