Un nouvel incident a opposé des navires américains et des bateaux iraniens dans le Golfe, après un précédent qui a eu lieu mardi dernier, selon un communiqué des Gardiens de la révolution publié sur leur site officiel. Selon le communiqué, l'incident s'est produit vendredi après-midi entre le porte-avions Nimitz et les navires l'accompagnant d'un côté et des frégates iraniennes équipées de missiles de l'autre. «A 16h00 locales (13h30 heure suisse) vendredi, le porte-avions Nimitz et les navires accompagnateurs américains, qui étaient sous la surveillance des frégates iraniennes équipées de missiles dans la zone proche du champ pétrolier Ressalat, ont fait décoller un hélicoptère pour s'approcher des bateaux des Gardiens de la révolution», affirme le communiqué. Il dénonce l'attitude «provocatrice et non professionnelle des Américains», qui «ont lancé des avertissements, notamment des fusées éclairantes en direction des frégates iraniennes». Les frégates iraniennes «ont néanmoins poursuivi leur mission alors que le porte-avions américains et ses navires accompagnateurs ont quitté la zone», ajoute le texte. Mardi, un patrouilleur de la marine américaine a tiré des coups de semonce contre un vaisseau iranien des Gardiens de la révolution islamique, qui s'était approché à moins de 140 mètres, avait indiqué un responsable américain de la Défense. Les incidents se sont multipliés ces derniers mois entre bateaux américains et vaisseaux iraniens dans le Golfe. En janvier, le destroyer USS Mahan avait tiré une fusée éclairante, en signe d'avertissement, à un bateau des Gardiens de la révolution iranienne qui s'approchait de lui. Téhéran condamne les sanctions L'Iran va poursuivre «avec toutes ses forces» son programme balistique, a déclaré, hier, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. Téhéran condamne par la même occasion les nouvelles sanctions américaines annoncées la veille. «Nous condamnons l'action hostile et inacceptable» des Etats-Unis, a ajouté Bahram Ghassemi à la télévision d'Etat, en référence aux sanctions votées par le Congrès que le président Donald Trump doit encore signer. Deux jours après la Chambre des représentants, le Sénat a adopté jeudi à la quasi-unanimité (98 contre deux) un projet de loi pour imposer des sanctions contre la Russie, l'Iran et la Corée du Nord. Dans le cas iranien, ces sanctions concernent le programme balistique de l'Iran, les droits de l'homme et le soutien de Téhéran à des groupes comme le Hezbollah libanais ou palestiniens, qualifiés de «terroristes» par les Etats-Unis. «Notre politique dans le domaine militaire et balistique est très claire et concerne nos affaires intérieures. Les autres pays n'ont pas le droit de s'y ingérer ou d'en parler et très certainement nous ne leur donnons pas ce droit», a ajouté M. Ghassemi. A propos des sanctions adoptées par le Congrès américain, il a aussi jugé que cette «loi concerne les sanctions non nucléaires (...) mais visent à affaiblir l'accord nucléaire» conclu en 2015 entre l'Iran et les grandes puissances internationales. «Nous nous réservons le droit de prendre des mesures de représailles», a conclu le porte-parole de la diplomatie iranienne. Sur un autre chapitre, les tirs de missiles balistiques réalisés jeudi par l'Iran ont entraîné de vives réactions internationales. Les Etats-Unis et leurs alliés européens ont nettement haussé le ton vendredi 28 juillet en sommant Téhéran de cesser de telles manœuvres. Dans un contexte de fortes tensions américano-iraniennes depuis l'arrivée au pouvoir du président Donald Trump, le Trésor américain a également imposé de nouvelles sanctions contre ce programme de missiles balistiques interdit par une résolution de l'ONU. Dans un communiqué, Washington, Paris, Londres et Berlin ont «condamné» le test iranien, jeudi, d'un lanceur de satellites et ont «appelé» Téhéran à «ne plus procéder à d'autres lancements de missiles balistiques et aux activités liées» à ce programme. Aux yeux des Américains et des Européens, ce programme «reste incompatible avec la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l'ONU et a un impact déstabilisateur dans la région».