Le gouvernement a décidé de différer l'étude sur les nouveaux projets de montage de véhicules en Algérie. En tout cas, pas avant l'élaboration du cahier des charges devant définir les conditions de création de projets industriels d'automobiles. L'ancien texte régissant cette activité contient, selon le nouveau gouvernement, des failles dans l'organisation de cette activité. La décision a été prise lors d'un conseil interministériel, présidé dimanche par le premier ministre Abdelmadjid Tebboune, de différer l'étude des projets actuels. Ce Conseil interministériel s'est tenu en présence notamment des ministres respectivement des Finances, de l'Industrie et des mines et du Commerce, ainsi que du représentant du ministère de la Défense nationale, du Gouverneur de la Banque d'Algérie et du représentant de l'Association des banques et des établissements financiers (Abef). Lors de cette réunion, «le ministre de l'Industrie et des mines a présenté un exposé portant sur les conditions réglementaires, techniques et organisationnelles régissant actuellement la réalisation des chaînes industrielles de montage des véhicules automobiles. Les principaux acteurs et intervenants dans cette sphère d'activité ont ensuite relevé les failles et autres incohérences qui la caractérisent», précise le communiqué. Au terme de ce Conseil interministériel, le Premier ministre a instruit les secteurs directement concernés en vue «de différer l'étude des projets de montage industriels nouveaux et de procéder à l'élaboration d'un nouveau cahier des charges par le ministère de l'Industrie et des mines en concertation avec l'ensemble des parties impliquées, à l'exemple des secteurs des Finances, du Commerce, des Douanes et des Banques», note le communiqué. En outre, M. Tebboune a souligné la nécessité de parvenir à la conception d'un instrument juridique qui soit susceptible de susciter l'émergence, dans l'environnement économique national, de structures productives aptes à garantir et à favoriser «la création d'un véritable marché de la sous-traitance nationale à même d'assurer un niveau d'intégration qui soit satisfaisant, la réduction de la facture des importations, la création d'emplois et l'introduction de la notion d'équilibre et de proportionnalité d'exonération des taxes et impôts et du taux d'intégration», ajoute le communiqué. Rappelons que la première phase d'élaboration du nouveau cahier des charges régissant l'industrie automobile en Algérie a été finalisée, selon le ministère de l'Industrie et des Mines. Lors de cette première phase, plusieurs réunions, regroupant des cadres de ce ministère et des experts du domaine, ont eu lieu «afin d'apporter des modifications et de rectifier le texte en vigueur qui n'a pas permis d'atteindre les objectifs escomptés par les pouvoirs publics», note la même source. «Les principales conclusions de cette première étape portent principalement sur l'exigence, à moyen terme, d'exporter une partie de la production et d'exiger une participation minimale du partenaire étranger dans le capital des sociétés algériennes créées», précise le ministère. Le projet de texte exige aussi des constructeurs de mobiliser leurs sous-traitants et équipementiers afin d'aider les entreprises nationales à augmenter le taux d'intégration et d'encourager la création d'une industrie de sous-traitance, souligne-t-il. Les propositions prévoient certaines mesures transitoires pour permettre l'application de mesures qui seront arrêtées par le nouveau cahier des charges, poursuit le ministère, qui avance que d'autres réunions se tiendront dans les prochains jours avec les opérateurs concernés par cette activité. L'objectif de ces consultations est de «parvenir à un texte consensuel qui implique, sans exclusion, toutes les parties prenantes concernées par cette activité», ajoute le communiqué. Le ministre de l'Industrie et des mines, Mahdjoub Bedda, «veillera à ce que ce cahier des charges, qui va être finalisé incessamment, tienne compte des intérêts de toutes les parties».