Malgré tous les moyens financiers et techniques mis en place pour une meilleure distribution de l'eau potable en Algérie, il n'en demeure pas moins que la situation reste critique dans plusieurs régions du pays.L'eau n'est disponible H24 qu'au niveau de trois grandes villes du pays à savoir Alger, Oran et Constantine, et ce, grâce au travail fourni par les partenaires français,à leur tête la société Suez. Ils sont plus de 70 % d'Algériens qui n'ont pas accès à l'eau de manière permanente.Il existe désormais des grandes villes qui sont privées de cette ressource, à l'exemple d'Annaba. Tizi Ouzou, Béjaia, Blida, Ain Defla, Bordj Bou Arréridj, Médéa pour ne citer que ces wilayas qui souffrent le martyr en matière d'accès à l'eau potable. Selon des données de l'Algérienne des eaux, les indicateurs sur le raccordement des réseaux atteignent les 95% au niveau national, mais dans la réalité, les robinets sont à sec. Les populations sont contraintes de recourir aux moyens de stockage de l'eau et de se doter d'équipements électriques pour faire remonter l'eau surtout pour les occupants d'appartements dans des bâtiments de plusieurs étages. L'ADE est totalement impuissante à gérer cette problématique de l'eau. Elle manque de personnel qualifié, des outils de gestion et sans oublier la question des fuites qui ne sont pas détectées ou mal restaurées. Le potentiel de l'Algérie en matière des capacités de stockage est constitué de 75 barrages et de 13 stations de dessalement d'eau. Les projets dans ce domaine sont maintenus avec la réception de nouvelles réalisations d'ici 2018. Ceci sans oublier les forages et autres sources naturelles. Malgré ce dispositif, l'accès à l'eau reste problématique en Algérie. Pour l'Algérienne des eaux, les perturbations enregistrées actuellement concernent des villes ayant une insuffisance de la ressource, des installations vétustes, ou les deux à la fois. On évoque à ce propos 16 wilayas qui souffrent d'un déficit en matière d'eau. Outre le fait que l'eau ne coule pas dans les robinets, il y a lieu aussi de dénoncer des phénomènes propres à l'Algérie, surtout le gaspillage de cette ressource et la mauvaise exploitation des différentes ressources existantes dans le pays. Le directeur général de l'Algérienne des eaux (ADE), M. Hocine Zaier, a confié récemment que «50% de l'eau sont détournés en Algérie à autres usages que celui d'alimenter les foyers». «Nos agents sont agressés lorsqu'ils interviennent pour mettre fin au piquage illicite de l'eau», a ajouté. «Aujourd'hui et demain il y aura des perturbations en matière d'alimentation en eau et des casses, mais l'ADE prend l'engagement d'assurer une bonne maîtrise de la distribution», a t-il dit. Pour ce responsable, «la réparation des casses et autres opérations nécessitent des moyens financiers». Les communes ne sont pas organisées et ne maîtrisent pas la distribution de l'eau. Il n'existe pas aussi de police des eaux pour contrôler la distribution et l'accès.La tarification reste aussi un véritable casse tête pour les autorités qui sont impuissantes devant une population inconsciente et que ne défend pas l'intérêt général. Une nouvelle démarche s'impose En l'absence d'autorité publique puissante, de mobilisation de la société civile agressive sur cette question, les phénomènes de gaspillage minent l'Algérie, un pays confronté à son climat semi-aride depuis la fin des années 70.La sécheresse perpétuelle impose une démarche rigoureuse en la matière, sachant que les investissements consentis dans le domaine de dessalement ne sont pas durables, car les stations réceptionnées ont une durée de vie ne dépassant les 20 ans. Le traitement des eaux usées, la rénovation des canalisations et la récupération des eaux pluviales sont autant de mesures à adopter afin de préserver les ressources en eau et les répartir équitablement. La situation des barrages n'est pas en reste. Ils souffrent de l'envasement, à telle enseigne qu'aucune structure publique n'ose évoquer ce problème à l'opinion publique.Les quantités d'eau communiquées sur les capacités de stockages des barrages sont beaucoup plus théoriques que réelles.Les données ne sont pas disponibles sur ce phénomène.Mais, certaines sources évoquent, une perte de 50 millions à 60 millions de m3 chaque année à cause de l'envasement. L'envasement touche plus particulièrement l'Algérie et engendre des conséquences graves sur le pays. A cause de ce problème, les barrages ne recueillent en fait que 5% des précipitations atmosphériques.Les quantités de pluies qui tombent rejoignent en fait la mer. Du coup, les chiffres des responsables sur le taux de remplissage d'un barrage sont totalement faux et ne reflètent pas la réalité. Des opérations de dévasement permanentes et périodiques s'imposent donc afin de préserver les investissements réalisés ces dernières années.