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«Ces mesures sont acceptables mais prises à la hussarde !» Le directeur général de Peugeot se prononce sur la loi de finances et les mesures liées à l'importation :
Usant d'un franc-parler, M. Marc Bergeretti a, sans ambages, fait un diagnostic des dernières mesures prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire et précisément concernant les importations. «Ce sont de bonnes décisions, favorables à l'économie algérienne, mais j'estime qu'elles ont été prises à la hussarde et sans associer les concessionnaires». Il soulignera que «ces décisions devraient être accompagnées d'un délai d'application qui permettra aux concessionnaires et aux transitaires de s'adapter à cette nouvelle donne». Dit autrement et à la lecture des déclarations du premier responsable de la firme française d'automobiles, il aurait été souhaitable que les initiateurs fassent preuve de plus de clairvoyance afin d'éviter les incidences financières et les conséquences devant découler de ces décisions dont le consommateur est la première victime. Le DG de Peugeot dira : «Nous n'avons pas été informés par les organismes officiels mais par les transitaires qui, eux, ont été destinataires de documents stipulant les règles liées à cette délocalisation». Sur ce chapitre, il affirmera que «tous les frais devant être supportés par les concessionnaires, c'est-à-dire le surcoût des frais de transport ainsi que les retards quant à la réception des véhicules importés seront répercutés sur les factures des clients». A ce sujet, il évoque les difficultés que rencontreront les conducteurs chargés d'acheminer les véhicules débarqués sur un des trois sites choisis, à savoir Ghazaouet, Djedjen (Jijel) et Mostaganem. Il a évoqué également l'état des infrastructures routières dont une partie n'est pas encore réceptionnée. Par là même et tout en évoquant le chiffre de 250 000 véhicules importés par Peugeot annuellement, il estimera que «cela va nous inciter à acquérir des camions spécialisés dans le transport des véhicules et dont le coût, bien évidemment, se répercutera sur les prix des véhicules, et par voie de conséquences, sur la facture des clients». Le spectre de la suppression d'emplois plane dangereusement Non sans regret, le premier responsable de Peugeot laisse entendre que le spectre de la suppression d'emplois n'est pas à écarter. Plus explicite, il indiquera que «les agences composant le réseau que nous avons mis en place à travers le territoire national devront subir le contrecoup de ces mesures, plus précisément la suppression du crédit à la consommation, mais également de la délocalisation en question». Par ailleurs, dira-t-il, «toutes les conventions paraphées avec les propriétaires des dépôts sous douanes seront caduques à partir du moment où nous serons dans l'obligation d'acquérir de nouvelles assiettes de terrain qui seront situées à proximité des 3 ports en question». Concernant la suppression des crédits à la consommation, le responsable de Peugeot, bien que réticent en raison de la perte enregistrée au même titre que tous les concessionnaires, met l'accent sur les insuffisances de ces pratiques, voire «le manque de coordination des institutions financières et l'absence d'une banque de données à même de permettre l'identification des seuils de crédits à ne pas dépasser, mais également afin de gérer les crédits d'une manière exhaustive». Plus explicite, il indiquera que «si tous les crédits étaient réunis dans une banque de données, cela aurait permis d'éviter le surendettement des familles qui n'auront pas la possibilité de contracter plusieurs crédits à la fois». Toutefois, M. Marc Bergeretti a affirmé que «la suppression des crédits ne porte pas préjudice à notre firme puisque le segment des ventes à crédit représente seulement 25% de nos ventes tandis que 30 à 50% sont réalisées suivant les autres formules : anciens moudjahidine, Ansej etc., et environ 12% concernent les ventes éligibles». Interrogé sur l'application des crédits à la documentation, M. Bergeretti dira avec franchise que «cette mesure n'arrange pas l'économie algérienne».