Malgré le chiffre effrayant des accidents de la circulation et la constante augmentation du nombre des victimes, les normes sécuritaires automobiles ne sont pas jusqu'à nos jours respectées dans notre pays. Le faible pouvoir d'achat et les économies restreintes poussent les citoyens à acquérir des voitures-cercueils. Plus de 4000 morts et des milliers de blessés sont totalisés chaque année en Algérie. Les accidents de la circulation sont dus en premier lieu au facteur humain, mais ceci n'empêche pas de rappeler que des véhicules sont dépourvus d'options sécuritaires, tels l'airbag, le freinage ABS, la tenue de route, de la tôle solide, des pièces de rechange d'origine et des feux bien visibles. Autant de critères qui garantissent la sécurité de l'automobiliste. Au Salon international de l'automobile d'Alger, nous avons vu des véhicules où les normes de sécurité sont inexistantes. La question est : pourquoi commercialiser des voitures de ce genre malgré la montée en flèche du nombre des victimes de la route ? La réponse se trouve dans la législation algérienne. Alors que des pays exigent des industriels que tout véhicule doit être doté de tous les options sécuritaires, ces derniers paramètres sont considérés comme des options aux yeux de l'Etat et des concessionnaires. Le distributeur ou le concessionnaire activant en Algérie ne sont pas contraints d'importer des véhicules basiques. Selon un agent commercial d'un marque automobile, «la législation algérienne n'oblige pas le concessionnaire à doter une voiture de l'airbag ou de l'ABS.» Même avis chez cet agent commercial d'une marque chinoise qui indique que l'airbag et l'ABS sont disponibles dans les voitures. Cependant, des acheteurs estiment que «la tôle des marques asiatiques est loin de la solidité des marques européennes». Tous les agents commerciaux assurent que «des améliorations ont été apportées». D'autres ont affirmé que «les moteurs de maisons réputées sont montés sur ces voitures» qui hier faisaient fuir le citoyen lambda. Une source activant dans le domaine de l'automobile nous a indiqué que «l'Etat travaille actuellement sur un projet pour obliger les concessionnaires à importer seulement des véhicules équipés des options sécuritaires requises et les obligera à suivre les normes européennes qui sont une référence». L'application du texte, en cas d'approbation par les parlementaires, «entrerait en vigueur au cours des deux prochaines années». D'ici là, combien de décès seront-ils encore enregistrés à cause des accidents pour manque de sécurité à bord des véhicules ?