Alors qu'il était attendu qu'il rende, hier matin, son verdict final dans le procès des armateurs turcs et algériens et les deux cadres du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques impliqués dans l'affaire de pêche pirate du thon rouge, le tribunal de Annaba a exigé un complément d'informations. Rejoignant ainsi le ministère public qui exigeait jeudi dernier une instruction plus approfondie du dossier, tout en requérant des peines de prison ferme de 8 à 5 ans assorties d'une amende équivalant à dix fois le montant de la capture de thon et la saisie du matériel utilisé dans le cadre de cette opération de pêche à l'encontre des prévenus, le juge a préféré une meilleure lisibilité des éléments porté à la connaissance de l'instance judiciaire. Les informations complémentaires souhaitées par le tribunal sont attendues du ministère de la Pêche, du fisc, de l'administration des douanes et de celle des gardes-côtes algériens, parties prenantes dans ce dossier brûlant. Indiquons que le navire turc Aquadem2 et ses 210 tonnes de thon ainsi que les deux remorqueurs battant le même pavillon, qui l'accompagnaient font l'objet d'une saisie administrative. Ce thonier repéré en action de pêche illégale dans les eaux territoriales algériennes au large de Annaba a été détourné vers le port. Ses marins, des Turcs également, sont consignés à bord depuis juin dernier. Le même sort a été réservé aux navires «Djazaïr» et «Chahid Raïs Hasni» appartenant aux deux armateurs algériens accusés de connivence avec les pêcheurs turcs dans cette affaire d'atteinte à l'économie nationale.