Après un vaste mouvement de protestation, initié par les commerçants et les habitants de la daïra de Tigzirt, dans l'espoir de voir un jour la RN24 rouverte à la circulation au niveau de la commune de Mizrana, cet espoir tant caressé par toute une région est apparemment sans lendemain. Les protestataires ont usé de tous les moyens légaux et pacifiques, en vain. Des grèves de plusieurs jours suivies des sit-in, d'interpellations des hautes autorités du pays, durant les mois de mai et juin, à l'orée de la saison estivale, ont rythmé la vie durant des semaines dans cette ville côtière. Les appels de détresse que les Tigzirois ont lancé haut et fort à celui qui veut les entendre n'ont trouvé aucun écho favorable. Les autorités sont restées flegmatiques. Pour rappel, la route nationale numéro 24, qui traverse la wilaya de Tizi Ouzou toute au long de son littoral, sur une distance de plus de 80 kilomètres, est fermée au niveau de la commune de Mizrana, à l'extrême ouest de la wilaya, pour des raisons sécuritaires, dit-on, et ce, depuis l'avènement du terrorisme. Depuis, ce tronçon routier n'est ouvert qu'éphémèrement. Cet état de fait s'est reflété négativement sur l'activité économique du nord de la wilaya de Tizi Ouzou, qui est, faut-il le préciser, subordonnée uniquement au domaine touristique. C'est un véritable sacré coup pour le développement économique qui bat depuis de l'aile. Hormis les deux mois de la saison estivale, période durant laquelle l'activité commerciale connaît un certain boom, le reste de l'année, c'est la disette. Après la fin de l'été, Tigzirt et Azzefoun ressemblent beaucoup plus à des villages qu'à des villes. Pis encore, les commerçants ne cessent de crier à l'injustice puisque le barème des impôts pour ce versant nord de Tizi Ouzou est basé sur des critères d'une région touristique. Un autre problème épineux pour les commerçants, qui ne savent plus à quel saint se vouer, encore moins à quelle porte frapper, eux qui passent la majeure partie de l'année à se tourner les pouces. Cela au où moment nos autoroutes sont submergées par les embouteillages qui enveniment la vie des automobilistes. Naguère la RN24, pour les voyageurs de l'est de pays, était le meilleur raccourci pour rallier la capitale. Au mois de juillet, des rumeurs circulaient sur une probable réouverture de la RN24. Depuis, rien de concert. Certain habitants de Tigzirt n'ont pas hésité d'ailleurs à qualifier cette fermeture de mur de Berlin. Surtout que la ville voisine portuaire de Dellys, du côté de la wilaya de Boumerdès, n'est qu'à une vingtaine de Kilomètres. Aujourd'hui, la réouverture de la RN24 est plus qu'impérative, estiment tous les habitants que nous avons rencontrés. A Tigzirt-ville, les commerçants ont soulevé un autre problème. Il s'agit de celui de la fermeture de l'artère principale de la ville par les policiers, à partir de 18 heures, au niveau du foyer de la police, sis au centre-ville. Une autre fermeture qui les pénalise davantage.