L'alerte maximale a été, en effet, donnée par le ministère de la Santé, après avoir enregistré 4 nouveaux décès confirmés par le nouveau virus baptisé A/H1N1, en moins de 24 heures. Les parents de leur côté ont pris conscience de l'évolution rapide de la situation. Cette prise de conscience est reflétée à travers les nombreux élèves qui se rendent à l'école munis des masques pour couvrir le nez et la bouche, et de gel antiseptique (des solutions hydroalcooliques). Dommage que ces deux moyens élémentaires pour la protection contre le nouveau virus ne soient pas à la portée de tout le monde. La bavette jetable est à 50 DA, alors que le gel est à 200 DA. Les pharmaciens affirment, de leur côté, qu'une affluence considérable a été enregistrée au cours de la dernière semaine sur les bavettes. «Les gens ont raison de s'alarmer, 12 victimes en si peu de temps, vous vous rendez compte», témoigne une pharmacienne rencontrée au quartier d'El Biar et d'ajouter : «Ils disent qu'ils ont reçu uniquement 900 000 doses de vaccin. D'abord, nous n'avons pas eu accès au vaccin de la grippe saisonnière et maintenant, on nous exclut de la campagne de vaccination de la grippe A/H1N1; c'est scandaleux.» Avec 370 cas que compte l'Algérie répartis sur 27 wilayas, le risque de contamination s'élargit et les mesures de sécurité sont indispensables pour limiter la propagation de l'épidémie. Le ministre a affirmé, dans ce cadre, lors de sa visite effectuée avant-hier à Annaba que «100 000 masques de haute protection sont mis actuellement à la disposition de l'ensemble des structures de référence de proximité mis en place à travers tout le territoire national.» Une disposition jugée insuffisante, vu la forte accélération de la pandémie. «Les masques devraient être mis au niveau de tous les hôpitaux et les structures sanitaires», estime warda, jeune maman venue récupérer ses enfants au primaire de Dely Ibrahim. «Le risque est partout et non seulement dans les hôpitaux de référence», s'insurge la maman qui affirme avoir acheté une dizaine de masques jetables pour ses deux enfants. «C'était facile de convaincre la fille, mais le garçon a la tête dure, il refuse de se faire ridiculiser devant ses copains de classe.» Virée à l'hôpital El Kettar Dans cet hôpital de référence, de hautes mesures de protection ont été mises en place depuis un mois déjà. Le port des masques est obligatoire pour le personnel sanitaire et le personnel de l'administration et de sécurité. Un quota considérable, cependant, est mis à la disposition de tous les malades qui viennent se faire ausculter dans cet hôpital, réhabilité depuis peu. Le comportement de la population algérienne a subitement changé, dira un médecin généraliste rencontré, «maintenant, ce sont les malades qui arrivent avec le masque, alors qu'avant, il fallait les sensibiliser.» Interrogé sur la campagne de vaccination, le médecin affirme que la date n'est pas encore fixée, mais qu'elle sera réalisé dans les PMI intra et extra hospitalière, les unités de vaccination, les unités de dépistage et de suivi, les unités de médecine du travail et par les équipes mobiles. Selon une source proche du ministère, plusieurs personnes atteintes du virus sont hospitalisées dans le service d'isolement et sont prises en charge par des médecins formés pour la circonstance.