Le mot d'ordre de grève lancé par le Syndicat national des transporteurs (SNTT) a été largement suivi à Oran. Même s'il y avait quelques bus et quelques taxis qui ont circulé, l'activité dans la ville, qui a renoué avec les inondations à la suite des fortes pluies qui s'y étaient abattues depuis la soirée de dimanche, était au ralenti. La veille, le bureau du transport de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) s'était désolidarisé du mouvement en rendant public un communiqué qui insistait sur les vertus du dialogue pour régler le différend qui oppose les opérateurs du secteur à la tutelle. C'est ce qui explique d'ailleurs le peu de suivi du mot d'ordre de grève lancé par le SNTT notamment parmi les chauffeurs de taxi dont un grand nombre a assuré les prestations hier. Un grand nombre de citoyens que nous avons approchés n'ont pas été tendres envers les transporteurs «qui nous ont pris en otages. Ils ont assuré les premières dessertes de la journée avant de débrayer à partir de 10h. C'est de la pure inconscience et de la pure irresponsabilité. Les gens, notamment ceux qui travaillent ou habitent les zones suburbaines seront fortement pénalisés», assurent des habitants d'Es Sedikkia coincés au rond-point de Dar El Beida, un point nodal important pour les correspondances aussi bien urbaines que suburbaines. Dans le centre-ville, même si un grand nombre de bus assurant la ligne 11 (place Valero-cité USTO) ont circulé, les déplacements étaient fortement perturbés par le mouvement de grève. Dans les stations de taxi et de bus, le spectacle qu'on croyait révolu, d'une foule de gens attendant le passage d'un véhicule, s'offrait hier aux regards à Oran qui avait pris l'air d'une ville coupée du monde puisque même les liaisons interwilayas ont été fortement perturbées.