Sitôt sa relaxe prononcée dans le procès Clearstream, l'ex-Premier ministre français Dominique de Villepin s'est posé en rival du président français, en estimant, dans une déclaration à la chaîne publique France 2, qu'il y avait face à la politique de M. Sarkozy «d'autres réponses possibles». En réaction au jugement rendu jeudi par le tribunal de Paris, Dominique de Villepin a affirmé qu'il n'a aucune rancœur. «C'est vers l'avenir que je veux me tourner pour servir les Français et contribuer dans un esprit de rassemblement au redressement de la France», a-t-il déclaré. En effet, ce jugement qui constitue une défaite personnelle pour le président Sarkozy qui s'était constitué partie civile, permet de relancer les ambitions politiques nationales de son grand rival à droite, Dominique de Villepin. Ne cachant pas ses ambitions politiques, l'ex-Premier ministre a déclaré qu'il souhaite «offrir une alternative à une politique qui ne donne pas de résultats». «La préoccupation qui est la mienne, ce n'est pas 2012, c'est 2010, c'est aujourd'hui, c'est les difficultés auxquelles nous sommes confrontés, c'est la nécessité de se préoccuper de savoir quelle est la meilleure politique à mener», a déclaré M. Villepin sur France 2. «Nous avons besoin d'autres idées, d'autres propositions, et c'est sur ce terrain que je veux me poser», a-t-il ajouté, estimant «qu'au sein de la majorité, que sur l'échiquier politique, il y a d'autres réponses possibles». Affirmant qu'il n'avait «jamais été un homme politique professionnel», Dominique de Villepin a déclaré qu'il a été en politique pour défendre des convictions «et on peut penser que ce sont ces convictions, cette détermination, cet engagement qui ont fait peur». Pour rappel, l'ancien Premier ministre (2005-07), l'une des cinq personnes inculpées dans l'affaire Clearstream, était soupçonné d'avoir participé en 2004 à une manipulation pour discréditer Nicolas Sarkozy, alors ministre et son rival à droite dans la course à la présidentielle de 2007. Des listings bancaires provenant de la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream avaient été falsifiés et transmis à la justice pour faire croire que certaines personnalités, dont Nicolas Sarkozy, détenaient des comptes occultes et avaient perçu des pots-de-vin dans une vente d'armements. L'avocat du président avait prêté à M. de Villepin le rôle d'instigateur de cette machination. Réagissant dans un communiqué, Nicolas Sarkozy a pris acte du jugement et décidé de ne pas faire appel. «Le tribunal a considéré que le rôle de M. Dominique de Villepin dans la manipulation ne pouvait être prouvé. J'en prends acte», a déclaré M. Sarkozy. Dominique de Villepin a réagi hier sur RMC, déclarant que l'appel du parquet est une décision «politique» montrant qu'«un homme, le présient de la République Nicolas Sarkozy», a choisi de «persévérer dans son acharnement, dans sa haine, plutôt que d'assumer la responsabilité de sa fonction en tant que garant de la justice française».