C'est un nouvel opus de hawzi que l'artiste émérite Zakia Kara Terki nous livre pour ce début d'année. Il se greffe à ses cinq autres CD dont 4 de musique andalouse et deux de hawzi. Edité chez Belda édition, ce CD a nécessité un mois de travail constant et d'enregistrement dans le studio de Amar Azzouz. Pour sa promotion, la musicienne a donné dernièrement un concert à l'auditorium Aïssa Messaoudi de la Radio algérienne. Zakia nous emmène dans les dédales du passé de grandeur où il faisait bon sentir le jasmin et la rose et où la solidarité et la convivialité n'étaient pas un vain mot. Avec ce CD de 14 chansons, elle conte ce chant des femmes du terroir avec Ma teftakir, Hanina, Dir el hakar, Aya mouqabel, Ya racha fettane, Ya dhaw âyani, Selli houmoumek, Ya rouhe el Noufousse, etc. Par sa voix mélodieuse, son sérieux et son talent avéré, son nom est incontournable dans la musique andalouse et hawzi. Sans se départir de sa sérénité, de son humilité et de son urbanité, Zakia toute douceur évoque sa passion de la musique qu'elle vit comme une profession de foi. Assurément ! Puisque enfant, elle a baigné dans un milieu culturel propice à la musique. Son feu père hadj Abdeldjelil Hassani était luthier et son oncle Abdelhamid gérait l'association Ghernatia de Tlemcen. «C'est lui qui a introduit à Tlemcen le luth à l'époque, alors que cet instrument était inconnu dans cette ville», dit elle. Petite, elle voyait son père confectionner des instruments de musique, notamment le r'bab et la kouitra et bien d'autres. Le r'bab magnifiquement ciselé qui est en photo sur la jaquette de son dernier CD est l'œuvre de son père. Une préférence pour la kouitra et le r'bab D'ailleurs, ses propres instruments actuellement son un legs de son père qui les a fabriqués spécialement pour elle. Faisant référence à ses instruments, Zakia avoue : «J'aime jouer de la kouitra, du r'bab, car leur son est grave et leur maintien facile. Je pense qu'ils s'adaptent bien à ce genre de musique», affirme t-elle. Son répertoire puisé du fonds musical mondial lui permet de sauvegarder et de perpétuer cette musique ancestrale de qualité. «J'apprécie tout ce qui a trait au patrimoine musical», estime-t-elle. Dans le registre des projets ? Elle compte enregistrer prochainement une nouba sur le mode dil. A ce sujet, Zakia est satisfaite de son travail au regard de ses six CD qui ont été des succès. Il est certain que son sérieux et son talent l'ont propulsée sur les scènes nationales et internationales comme ses concerts à New York, à Tunis et en Algérie, notamment avec le célèbre chanteur turc Halel Orlo où elle a chanté 10 chansons en turc. En attendant la saison des tournées, Zakia s'adonne aux concerts privés lors de réceptions, de mariages ou de cérémonies. Cette virtuose tente de raviver ce riche patrimoine en le transmettant et en le pérennisant grâce à ces CD qui ont fait tabac.