M. Ahmed Ouyahia a affirmé par ailleurs qu''il n'y a pas de crise dans les relations entre l'Algérie et la France ". Lors d'une conférence de presse animée à l'issue des travaux du sommet de l'Alliance présidentielle, M. Ouyahia a souligné que les relations algéro-françaises "sont normales" et basées sur le volet commercial, la circulation des personnes et les relations de bon voisinage. "On ne peut parler d'un bond qualitatif dans les relations algéro-françaises qui vise à les hisser à des relations à caractère spécifique, en l'absence de certaines conditions", a précisé M. Ouyahia après avoir rappelé que 800.000 algériens résidant en France étaient inscrits au niveau des consulats d'Algérie. Il a ajouté, dans ce contexte, que les mesures de contrôle spécifique au niveau des aéroports "n'ont pas été prises uniquement par les Etats unis", en allusion à la France qui a pris les mêmes mesures, précisant que cela "ne s'inscrit pas en droite ligne du caractère exceptionnel des relations entre pays". Par ailleurs, M. Ouyahia a évoqué "le débat en cours et des négociations sur la révision de la convention sur les relations consulaires" entre l'Algérie et la France soulignant que l'amélioration des relations "nécessite d'apporter un jalon fondamental". Concernant l'annulation de la visite en Algérie du ministre français des Affaires étrangères, M. Bernard Kouchner, M. Ouyahia a tenu à préciser que l'annulation "n'était pas du fait de l'Algérie". Si M. Kouchner veut visiter l'Algérie, "il sera le bienvenu" et s'il décide le contraire, "c'est son affaire". S'exprimant sur les mêmes mesures spécifiques prises par les Etats unis, M. Ouyahia a affirmé que "l'Algérie n'a aucun complexe pour appliquer les mesures de réciprocité avec d'autre pays" ajoutant que l'Algérie "suit" la question et "attend" ses développements, "elle agira en conséquence". Rappelant qu'il parlait en sa qualité de responsable d'un parti politique, M. Ouyahia a qualifié "l'annonce d'une liste de pays" de mesures "injustes, improptues et accompagnées de belles paroles". Le secrétaire général du RND a précisé que l'Algérie a "connu une épopée pendant la Guerre de libération et même dans sa lutte antiterroriste". "Nous n'oublierons jamais l'isolement dans lequel nous étions confinés alors que nous luttions contre le terrorisme et appelions le monde à davantage de vigilance en rappelant que le terrorisme ne reconnaissait point de frontières", a-t-il martelé. "Ce ne sont pas ces mesures qui protégeront les Etats unis du terrorisme", a-t-il dit ajoutant que "nous ne connaissons pas encore ces mesures". Les Algériens qui voyagent régulièrement aux Etats Unis "se comptent par dizaines par mois", a-t-il rappelé. A une question de savoir si l'Algérie allait prendre des mesures concernant l'arbitre qui a officié la demi-finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN-2010) entre l'Algérie et l'Egypte, le béninois Koffi Codjia pour son parti pris en faveur de la sélection égyptienne, M. Ouyahia a répondu: "Que peut bien faire l'Algérie alors que le siège de la Confédération africaine de Football (CAF) se trouve là où il est?!". Ce qui s'est passé entre l'Algérie et l'Egypte depuis l'agression contre l'équipe nationale de football au Caire, dans le cadre des éliminatoires pour la Coupe du monde "avait touché le politique, le populaire et d'une manière plus légitime les sentiments, notamment du coté algérien", a-t-il soutenu. Quant à "la réaction portant condamnation de l'atteinte à la dignité de l'Algérie et à ses symboles, particulièrement ses chouhada", le secrétaire général du RND a affirmé que "le citoyen algérien en général et les médias nationaux en particulier étaient en première ligne». "Cette crise, tempête ou incident, passera. L'Etat algérien a des responsabilités et sa place depuis 1962, car il agit avec sagesse et lorsqu'il décide de quelque chose, il passe à l'action, il n'a jamais parlé juste pour parler". En réponse à ceux qui ont reproché à l'Etat algérien de ne pas avoir répondu à l'Egypte, M. Ouyahia a dit qu'il "était très facile de verser dans l'invective" ajoutant que l'Egypte "est un pays arabe, l'Algérie aussi". "L'Egypte a des intérêts avec nous, et nous avons d'importants intérêts avec ce pays". "Tous les peuples et gouvernements arabes ont salué la sagesse de l'Algérie et regretté les positions des autres", a-t-il fait remarquer rappelant que certains ont même appelé à des médiations entre l'Algérie et l'Egypte mais, la présence de l'ambassadeur d'Algérie au Caire a "démontré l'inutilité d'une telle démarche à commencer par celle du secrétaire général de la Ligue arabe". "Il n'y a nul besoin de médiation car tout va pour le mieux entre l'Algérie et l'Egypte", a-t-il souligné insistant sur le fait que l'Algérie ne "présentera pas d'excuses à l'Egypte car il n'y a aucun motif à cela. Elle ne demandera pas non plus d'excuses".