Ayant plusieurs flèches à son arc, l'artiste Attar est aussi bien plasticien que musicien, compositeur et écrivain. Endossant la casquette de l'artiste peintre, il excelle dans le dessin. Ses nombreuses toiles insolites et suggestives rappellent les interrogations de tout un chacun ; l'homme est au centre du débat à travers ces silhouettes filiformes qui évoluent gracieusement selon l'humeur de Attar. De couleur jaune, orange, noir et rouge ces silhouettes évanescentes, fugaces semblent raconter une histoire, celle de l'homme face à la société et aux évènements de la vie. L'homme face à son parcours, entre les tenailles de son destin. Sans visage, ni yeux, seulement l'allure et la démarche, ces silhouettes sont mues par la volonté de l'artiste qui les met dans des situations cocasses ou surprenantes. Des scènes de la vie et du quotidien. Bon nombre de dessins sont en noir. Aux titres apparemment allusifs, comme Le triomphe des psaumes, Concile de Nicée, Agape en salle humide, Heureusement le déluge, Voyage à la clairière, Histoire d'amour, Nature morte, Le verbe, ces œuvres dénotent de beaucoup de dextérité et de talent. L'aptitude de Attar à cacher ses visages permet de comprendre cet anonymat. C'est monsieur tout le monde et personne qui est concerné. C'est vous, moi, l'autre, etc. Notons que Attar en sa qualité de musicien du groupe Delta a proposé deux compositions extraites de son album Jazz-Alger, Jazz-bladi et Night walking in Casbah. Cette exposition originale est à voir pour comprendre les incertitudes de l'homme.