Alors que 17 personnes dont 8 mineurs, interpellées au cours des événements de Gdyel, actuellement en liberté provisoire, sont en attente de leur procès prévu le 18 avril, le wali d'Oran a décidé du gel de la liste des bénéficiaires de logements sociaux, objet de toutes les contestations. Cette décision est intervenue après l'audience accordée par le wali, Tahar Sekrane, à une délégation composée de 3 personnes, mandatée par les protestataires qui avaient observé mardi un sit-in devant le siège de la wilaya. Un membre de cette délégation que nous avons rencontré a indiqué que le wali a été à l'écoute de leurs doléances. «Sa première décision a été de proroger les délais de recours au 25 mars, de geler la liste contestée et d'ordonner l'ouverture d'une enquête minutieuse sur les bénéficiaires.» Notre source ne manquera pas de souligner que les griefs retenus contre les membres de l'Assemblée populaire communale et la commission de logements sont multiples. «Trouvez-vous normal qu'un propriétaire d'une pompe à essence ou un bijoutier soient bénéficiaires d'un logement social ? Cette liste est truffée de noms de gens qui n'habitent même pas la localité. Ils ont tout fait pour pousser la population à bout. Plus de 10 bénéficiaires sont des cousins germains ou proches du maire et ils ne sont même pas dans le besoin. La liste publiée dans un quotidien local est la preuve des graves dérives que nous avons constatées», affirme notre interlocuteur. Des habitants nous ont affirmé que la liste compte 102 noms de bénéficiaires du projet des 173 logements sociaux-locatifs. «Il existe bien une différence de 71 noms qui ne ressort sur aucun document, il y a sûrement anguille sous roche», affirment des citoyens. Ces derniers notent avec dépit que la commission de distribution de logements a failli à sa mission en faisant intégrer dans cette liste de nombreux étrangers à la commune et de personnes nanties ne répondant aucunement aux critères exigés pour le bénéfice d'un logement social. Une dame, présente dans la délégation qui a rencontré le wali, a annoncé que 230 recours ont été présentés au premier responsable de l'exécutif de la wilaya, «qui nous a rassuré que la commission de wilaya étudiera minutieusement tous ces recours depuis la date indiquée jusqu'à la fin du mois d'avril». En attendant d'autres développements de cette affaire qui a sorti Gdyel de sa torpeur, les citoyens nous ont affirmé qu'ils comptent tenir dans les tout prochains jours un sit-in devant le siège de la commune pour exiger le départ des élus à l'origine de graves dérives que cette collectivité, à l'est d'Oran, a connues.