Très peu d'Algériens souscrivent à l'assurance contre les catastrophes naturelles. Bien qu'elle soit une obligation, les compagnies d'assurances n'arrivent pas à faire admettre à leurs clients de la contracter. Le taux de souscription reste très faible et il n'est pas près d'évoluer devant l'absence d'information, voire d'action publicitaire. Selon les chiffres fournis par le Conseil national des assurances, seuls 10% du parc immobilier algérien est assuré contre les catastrophes naturelles. Ce chiffre est très en deçà des espérances des pouvoirs publics qui ont pourtant rendu obligatoire l'assurance «cat-nat» depuis le début des années 2000. L'absence de campagne de sensibilisation ou de publicité appelant les citoyens à souscrire à l'assurance contre les catastrophes naturelles est à l'origine du peu d'engouement, comme l'affirme cet assureur de la Caar à Dély Brahim. La méfiance vis-à-vis des compagnies d'assurance n'est pas étrangère à cette réalité. L'Algérie, particulièrement le nord du pays, est connue pour sa forte sismicité. Le taux de souscription devrait connaître une croissance, mais les citoyens boudent ou sont très peu informés des modalités et des points liés à l'assurance contre les catastrophes naturelles. Pourtant, le coût de cette assurance est équivalent à trois dinars par jour. C'est seulement lors des transactions immobilières que le contrat d'assurance est demandé par les notaires. «Le notaire est obligé de demander aux propriétaires l'assurance contre les catastrophes naturelles, notamment pour la location ou la vente d'appartements, de villas ou de locaux de commerce», a expliqué un chargé de communication de la chambre des notaires. Obligatoire depuis le 1er septembre 2004, le dispositif réglementaire approuvé par le législateur est l'ordonnance 03-12 du 26 août 2003. Quatre catastrophes ont été retenues dans ce dispositif, en l'occurrence les tremblements de terre, les inondations, les coulées de boue, les tempêtes, les vents violents et les mouvements de terrain. Selon le Dr Mohamed Laâzizi, expert en risques majeurs, «il est du devoir des citoyens de s'assurer contre les catastrophes naturelles car ces dernières sont imprévisibles. Dans plusieurs cas, elles peuvent être dramatiques. Mais en même temps, il faudrait songer à renforcer les contrôles lors de la construction des habitations ou autres infrastructures». En 2009, le chiffre d'affaires des contrats d'assurances contre les catastrophes naturelles avait atteint les 1,5 milliard DA. Il pourrait être beaucoup plus important si les Algériens souscrivaient à cette assurance. Ce qui a poussé l'Union algérienne d'assurance et de réassurance à proposer l'obligation de présenter le contrat d'assurance contre les catastrophes au moment du dépôt des bilans sociaux annuels des entreprises et des commerçants.