Il n'y a pas de pire nuisance sociale pour un pays que le chômage surtout que celui-ci vient d'être aggravé par l'effet de la récente crise économique mondiale qui a secoué défavorablement toute la planète. Bien avant cet évènement, notre pays avait pris ses dispositions pour conjurer le mauvais sort et réduire son impact dévastateur en tendant la perche aux chômeurs de tout profil avec le concours de l'Ansej, l'Angem et la Cnac leur donnant accès au filet social, au pré-emploi, au micro-crédit et aux locaux professionnels. Hélas ! Il a été constaté dans certains cas que l'usage de ces derniers n'a pas été respecté, nonobstant les mises en demeure de l'administration adressées à ces acquéreurs qui se sont volontairement éloignés des clauses du contrat de location laissant une certaine anarchie donner de mauvais exemples. Maintes fois, lors des tournées d'inspection, le wali avait constaté des locaux non affectés à défaut de preneurs qualifiés et de gens réticents. Il existe aussi des artisans de mauvaise foi qui refusent les locaux et préfèrent l'administration. Tel ce jeune électricien-auto au chômage que le wali, en visite dans la région du Sig, a voulu orienter en lui proposant un local. Le plaignant a carrément refusé l'offre en salivant pour un poste à l'APC, incitant ainsi le chef de l'exécutif à lui rétorquer que l'APC ne dispose que d'un camion et de la voiture du P/APC. La frange de bénéficiaires qui a constitué un casse-tête à l'Etat a été celle qui a profité de l'aubaine pour détourner la vocation du local à d'autres fins surtout les loisirs clandestins. Certains bénéficiaires vont travailler ailleurs en laissant un ouvrier à leur place, d'autres ont carrémment conclu une sous-location déguisée en se rendant à l'étranger, sans compter ceux qui ont détourné le matériel. Et tant de subterfuges pour échapper aux regards, d'autant plus que le prix de la location est symbolique allant de 100 à 200 DA/mois pour 20 m2 et 40 m2. Devant l'indiscipline manifeste et la ténacité des profileurs, les gestionnaires de la ville ont tenu une réunion extraordinaire instruite par le wali présidée par le chef de daïra assisté des responsables concernés, administration, banques, caisses, agences, impôts. Tous les locataires ont été convoqués surtout les malveillants pour rendre compte de leur activité. Le chef de daïra n'a pas pris de gants pour sermonner ceux qui profitent de la largesse de l'Etat pour s'adonner aux abus des biens publics. Toute l'assistance réunie dans la salle de cinéma Vox a été prise à témoin pour l'ultimatum d'un mois donné et consigné sur procès-verbal mettant en garde les pseudos artisans de se conformer aux prescriptions régies par la réglementation. Le cas échéant, les contrats seront dénoncés, l'affectation annulée et les clés retirées. Le chef de daïra a été catégorique, des contrôles d'austérité permanents seront menés, pour vérifier le bien fondé des directives, à savoir l'exercice de l'activité prévue et la présence physique du bénéficiaire en attirant l'attention des consternés, que même des contrôles nocturnes inopinés seront assurés. Les locaux retirés seront octroyés à d'autres nécessiteux qui attendent. Profitant de la circonstance, le chef de daïra n'a pas hésité à féliciter des exemples d'artisans des deux sexes présents dans la salle qui ont réussi par leur sérieux à s'imposer techniquement dans le monde du travail et ont même remboursé leurs dettes en gagnant bien leur vie. Ils se sont même permis de procéder à des recrutements. Rendez-vous dans un mois.