Le taux élevé de réussite au bac cette année reflète-t-il le haut niveau des bacheliers ? En tout cas, le cursus universitaire et l'accès à la deuxième année au niveau de certaines facultés de prestige, telles que la médecine, disent le contraire. Au niveau de la faculté de médecine de Constantine, le taux de réussite cette année en deuxième année pour les trois départements (pharmacie, médecine et chirurgie dentaire) a atteint son plus bas niveau depuis plusieurs années, ce qui renseigne sur un faible niveau des bacheliers, notamment en langue française, avec laquelle se fait l'enseignement dans cette faculté. Pour le département de pharmacie, le taux de réussite est de 88% pour la section 2009, alors qu'il a été de 65% pour la section précédente, celle de 2008. Pour le département dentaire, le taux de réussite en première année est de 36% alors qu'il a été de 60% pour la section de 2008. Quant au département de médecine, le taux de réussite ne dépasse pas les 45%, cette année. Il a été de plus de 70%, l'année précédente. Pourtant ce sont toujours les mêmes programmes enseignés et les mêmes professeurs en exercice. Où se situe la faille alors ? Les enseignants de cette faculté de prestige, interrogés sur ces faibles résultats, attribuent cette dégradation au niveau de plus en plus faible des étudiants : «C'est vrai que les bacheliers sont admis avec une moyenne supérieure à 13 et 14 sur 20 mais, arrivés à la faculté, ils n'ont pas le niveau de ceux qui, il y a quelques années, étaient admis avec une moyenne de 12 seulement.» Un état de fait qui inquiète plus d'un, car l'ensemble des enseignants s'interrogent sur le niveau dans les années à venir. Cette année, par exemple, le seuil fixé par le ministère de l'enseignement supérieur pour des préinscriptions au niveau des facultés de médecine est de 14 sur 20. «Etant donné le nombre important de bacheliers ayant obtenu des moyennes supérieures cette année, la barre pourrait monter jusqu'à 15, voire 15,5 pour l'accès au département de pharmacie pour cette année, mais qu'en sera-t-il du niveau de ces bacheliers ?», s'interrogent les enseignants. Pour rappel, cette année, le taux national de réussite au bac a atteint 61,23%. Un taux dépassant de loin celui obtenu l'année dernière (47%).