Le blocage des routes est réduit à un simple fait auquel recourent les habitants en mal de prise en charge de la part des responsables, à tous les niveaux de la hiérarchie, dans la wilaya de Boumerdès, pour se faire entendre et mettre fin à leurs difficultés. L'absence d'interlocuteurs et de canaux de communication entre les responsables et leurs administrés pousse souvent ces derniers à commettre parfois l'irréparable afin de se soulager et résoudre les problèmes auxquels ils font face journellement. Mais ce genre d'action n'est pas sans conséquence sur le reste des citoyens, notamment les usagers des routes qui se retrouvent parfois coincés dans des bouchons de plusieurs kilomètres. Hier vers 14h, plus de 200 jeunes, recrutés dans le cadre du dispositif d'insertion et de formation de la commune de Si Mustapha, ont bloqué la RN12. Les manifestants réclament le payement de leur salaire du mois de juin. Une revendication qui a été à l'origine de pas moins de trois actions similaires, ces trois derniers mois. Mais la direction de l'emploi continue toujours de faire la sourde oreille, arguant que ces employés n'ont pas réalisé les travaux dont ils avaient été chargés de la part de l'APC. Notons que la route n'a été rouverte à la circulation automobile qu'une demi-heure après, suite à l'intervention des services de sécurité. Il y a moins de 48h, une autre action similaire s'est produite vers 17h sur la RN5, à hauteur de Berrahmoun (Corso). Des dizaines d'habitants y ont exprimé leur colère contre la crise persistante d'eau potable et l'indifférence affichée par les services chargés de le résoudre. Mais ceux qui payent les frais de cette fuite en avant restent toujours les simples citoyens. Les automobilistes empruntant cette importante voie se sont subitement retrouvés bloqués au milieu de l'autoroute à hauteur des communes Boudouaou et de Réghaïa. La file de véhicules provoquée par l'action des habitants s'est étendue sur plusieurs kilomètres dans les deux sens de la voie. La circulation n'a été, comme à l'accoutumée, rétablie qu'après l'intervention du chef de daïra intérimaire de Boumerdès et quelques élus de l'APC de Corso. Nos sources précisent que certains manifestants s'en sont même pris aux automobilistes qui étaient de passage. Deux jours auparavant, une autre action presque similaire a été enregistrée sur la RN24, plus exactement à Sahel Boubarak. La raison fut toujours la même : la pénurie d'eau. Il n'y a pas plus d'une semaine, des dizaines d'habitants des villages Lamrayel et Belhassenet ont paralysé la circulation automobile au niveau du chef-lieu de la commune de Tidjelabine, une commune qui a été raccordée pourtant au réseau de Taksebt. Les villageois expliquaient que même les sources d'eau qui les abreuvaient se sont taries, contraignant la majorité d'entre eux à se débrouiller, chacun comme il peut, pour faire face aux aléas de la chaleur caniculaire. La multiplication des actions de rue ayant pour origine cet épineux problème trouve son explication dans les retards mis dans la réalisation des projets de raccordement au réseau AEP des communes de la wilaya. Les projets réalisés jusque-là se sont avérés n'être qu'une goutte d'eau dans l'océan par rapport aux problèmes qu'endure la population de la région dans ce domaine. Les sommes faramineuses annoncées en grande pompe pour mettre un terme au stress hydrique qui affecte les localités de la région n'ont jusque-là pas eu l'effet escompté.