Même si l'ensemble de ses membres ne sont pas d'accord sur tout, la Ligue arabe a donné son accord de principe pour l'ouverture de négociations directes palestino-israéliennes. Toutefois, ils ont laissé le soin au chef de l'Autorité palestinienne à fixer la date de la reprise. Benjamin Netanyahou sera encore plus aux anges si Abou Mazen venait à décider d'une relance dans les tout prochains jours. Ce n'est pas la caution politique, dont il a bénéficié auprès de ses frères arabes, qui l'en empêcherait mais c'est trop tôt pour s'engager dans un processus qui a montré par le passé toutes ses limites. Il faut oublier Madrid et Camp David. Barack Obama, le président qui ne s'amuse plus avec son BlackBerry et qui n'a pas été invité au mariage de Chelsea Clinton, croit de quoi tenir ses promesses faites au Caire. En face de la République islamique d'Iran qui ne compte plus les sanctions qui lui ont été imposées, l'Australie réfléchit à les renforcer en attendant à ce que la Chine se décide à marcher sur les traces des Occidentaux, et devant la Turquie qui est en train de revenir à de meilleurs sentiments dans ses relations avec Israël, Washington fait valoir ses chances en tant que médiateur. Certes, reste toujours la menace du Hezbollah libanais qui pourrait faire capoter le processus de négociations directes, Cheikh Nasrallah ayant averti la communauté internationale contre la mise en accusation de certains de ses cadres dans l'assassinat d'El Hariri. Mais sur ce chapitre, aussi, l'Amérique d'Obama est en train de mettre tous les atouts de son côté. Sachant pertinemment qu'il allait mal le prendre, le président syrien, Bachar El Assad a quand même été invité par les Etats-Unis à bien écouter ce que le roi d'Arabie Saoudite est venu lui dire à Damas. En plus de cesser de livrer des armes au Hezbollah libanais et de soutenir le Hamas palestinien, des accusations plus vieilles que le monde, l'héritier du trône des Alaouites est prié de ne pas entraver la reprise de négociations directes entre Palestiniens et Israéliens. Si, bien sûr, elles venaient à reprendre, déjà que les pourparlers indirects ont été un fiasco, à faire rire la classe politique palestinienne, en dehors du Fatah de Mahmoud Abbas. En contrepartie d'un appui à la démarche de la Ligue arabe, la Syrie espère-t-elle récupérer son plateau du Golan lors de négociations directes qu'elle aurait à ouvrir à son tour avec l'Etat hébreu ? Au jour d'aujourd'hui, rien n'a filtré sur une pareille promesse qui conduirait les autorités de Damas à se détourner quelque peu de son allié iranien. Moins encore, à extrader Khaled Mechâal et ses compagnons de lutte. Par la voix du premier magistrat du royaume wahhabite, Barack Obama serait-il engagé en faveur d'un règlement du conflit syro-israélien d'autant que les mollahs d'Iran semblent davantage isolés ? Et par conséquent, occupés à gérer dans l'urgence les sanctions qui continuent de s'abattre sur eux ? Là aussi, rien de sûr. Ce qui l'est, par contre, c'est le tir de roquette qui a touché la ville d'Ashkelon. Une réponse claire et précise à l'Autorité palestinienne qui, selon le Hamas de feu Cheikh Yacine, n'est pas habilité à représenter le peuple palestinien lors de futures négociations directes. Comme quoi le plan de paix de Barack pourrait s'avérer caduc même si les questions de la sécurité et des frontières viendront à être réglées. Manquera toujours cette réconciliation palestino-palestinienne que le sophistiqué détecteur de missiles israélien n'a pas repéré.