Le professionnalisme n'en est qu'à se premiers pas dans le football algérien que déjà des signes d'inquiétude se font jour pour les sociétés sportives nouvellement constituées. En effet, dans un de ses communiqués, la Fédération algérienne de football indique que «les dettes contractées par les clubs sportifs amateurs ne peuvent être imputables aux sociétés sportives par actions (SPA) nouvellement créées. Par conséquent, les clubs sportifs amateurs (CSA) sont tenus d'apurer leurs dettes». Il est de notoriété publique que ces clubs sportifs amateurs ont activé d'une manière pas toujours claire, notamment sur le plan financier. Il en a résulté que tous les clubs se sont endettés et ne sont pas parvenus à éponger ce déficit au moment où ils sont passés au statut de professionnels. Le président de l'USM Alger, Saïd Allik, a dans une lettre dont nous avons pris connaissance dans la presse, donné une réponse à la FAF où il affirme que «90% de ces dettes ont été contractées par la section football. Il nous paraît incongru de laisser ces dettes à l'association (CSA) alors que la section football se professionnalise dans une autre entité. Il est de jurisprudence constante que dans ces cas, l'actif et le passif sont transférés dans la nouvelle entité». Saïd Allik soulève ici le problème auquel sont confrontés les clubs omnisports, comme l'est l'USMA, car si dettes il y a eu, elles ont été contractées pour faire tourner la section football et le déficit engendré par celle-ci n'a pas à se répercuter sur les autres sections qui risquent de payer un lourd tribut jusqu'à disparaître de la scène. La fédération ne peut intervenir auprès d'une société commerciale pour empêcher un investisseur de prendre l'actif et le passif du club. Du reste, le club n'est pas entré dans la société sportive par actions avec rien dans les caisses. Il possède ne serait-ce qu'un effectif de joueurs qui est largement monnayable. Supposons qu'un club, au moment où il était amateur, ait reçu de la part d'un autre club des offres d'achat d'un ou plusieurs de ses joueurs et qu'il ait refusé la transaction. C'est ainsi une grosse somme d'argent qui n'entre pas dans ses caisses. Quand la société sportive par actions a été créée, le club est arrivé avec son effectif de joueurs qu'il a mis gratuitement dans la balance, et dans cet effectif se trouvent les joueurs qu'il n'avait pas transférés. Il aurait donc mieux fallu qu'il le fasse de manière à renflouer ses caisses et à payer ses dettes. La SSPA hérite donc à titre gratuit d'un effectif acheté par le club amateur qui aurait mieux fait de le vendre pour combler son déficit. La fédération ferait donc mieux d'y regarder à deux fois avant d'inviter les anciens clubs amateurs à éponger leurs dettes. Le MJS, en tant que tutelle politique du mouvement sportif national, serait bien inspiré d'éclairer les deux parties, FAF et clubs, et en même temps l'opinion publique sur ce dossier.