Interrogé hier au cours d'une conférence de presse par des journalistes sur l'affaire des otages du GSPC, le porte-parole du Quai d'Orsay n'a pas démenti l'existence de contacts entre les autorités françaises et cette organisation terroriste. «Le Premier ministre nigérien Mahamadou Danda a évoqué à Montreux des ‘‘contacts sur le terrain'' avec les ravisseurs des sept otages. Avez-vous des informations en ce sens ? Aqmi a-t-elle transmis ses revendications ?» et «Pourriez-vous nous rappeler combien d'otages français dans le monde (11 me semble-t-il), combien sont entre les mains de bandits, combien entre les mains de terroristes, lesquels sont humanitaires, journalistes, touristes, entrepreneurs et autres», ainsi que «avez-vous des signes de vie et des contacts avec les ravisseurs de trois Français enlevés au Nigeria en septembre ?» ont été les questions posées par des journalistes. Le porte-parole du Quai d'Orsay a répondu : «Vous connaissez notre position. La discrétion est une condition indispensable à l'efficacité de notre action» et «Vous savez combien la mobilisation des services de l'Etat est totale». Par cette réponse, le responsable qui faisait face à ces questions n'a pas démenti l'existence de contacts entre les autorités françaises et les émirs du GSPC, auteurs de la prise d'otages de cinq français, un togolais et un malgache, au Niger le mois écoulé. Ce qui laisserait supposer que les autorités françaises ont commencé à «négocier» avec l'organisation de Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, actuel émir national du GSPC, par le biais de l'émir Abdelhamid Abou Zeid, chef de katibet Tarek Ibn Ziad, sévissant dans la région du Sahel. Ces négociations, si elles ont lieu, seraient frappées du sceau de la «confidentialité» de la part des autorités françaises, afin fort probablement de ne pas compromettre leur aboutissement et, par là, sauvegarder la vie des otages. Le président français Nicolas Sarkozy ne pouvant pas se permettre un autre échec après l'opération militaire ratée contre le GSPC, suivie par l'annonce par le GSPC de l'exécution de Michel Germaneau. Un autre échec intervenant en ce moment, caractérisé par une sorte de baisse de la popularité de l'actuel président français, notamment avec la nouvelle loi sur les retraites ayant déclenché des mouvements de protestation auxquels ont participé, selon des syndicats français, 3,5 millions de manifestants, n'arrangerait pas les choses pour Nicolas Sarkozy, surtout avec l'approche des élections présidentielles dans ce pays prévues pour 2012. Ceci amènera-t-il le président Nicolas Sarkozy à sacrifier le principe de refus de négociations avec les terroristes ? Cette question trouvera une réponse prochainement avec l'évolution de cette situation qui n'a pas livré tous ses secrets.