Le bras de fer et la guerre des mots et des communiqués entre Belkhadem et les redresseurs prennent de l'ampleur. Aux menaces de traduction devant le conseil de discipline, les redresseurs répondent par «un travail de concertation sur le terrain». Des dénonciations de la direction et des déclarations de soutien nous parviennent des cadres et militants alors que d'autres militants interpellent Belkhadem sur le déroulement suspect de l'opération de renouvellement des structures. Alors que les ministres redresseurs du FLN ne sont pas encore passés devant le conseil de discipline devant lequel la direction actuelle, sous la houlette de Belkhadem, les a traduits, pour «manquements aux statuts du parti», ces derniers poursuivent toujours «sur le terrain» les contacts avec la base, nous avait déclaré Mohamed Seghir Kara. Contrairement à ce qu'avançait Belkhadem, qui affirme que la base soutient la direction, le travail des redresseurs semble peu à peu récolter ses fruits. Dans une «déclaration de dénonciation de la situation dans laquelle se trouve le parti et de soutien à toute initiative de redressement», émanant de «cadres et militants de M'sila», comportant 79 signatures dont celles d'ex-députés, des moudjahidine et autres ex-P/APC, il est dénoncé une situation de dérapages dangereux que n'a pas connu le FLN même au temps du parti unique». Les rédacteurs de la déclaration qui soutiennent également la démarche du président de la République demandent «à tous les nationalistes d'intervenir dans l'immédiat pour sauver le parti». «Nous soutenons tout mouvement de redressement dont le but et de faire participer tous les militants et les nationalistes fidèles dans la remise sur rail du FLN», ajoutent ces militants car «les échéances à venir ne doivent pas permettre aux dirigeants qui se sont autoproclamés tuteurs des militants de s'imposer». Cette «action de la base» a été révélée par Mohamed Seghir Kara qui affirme que d'autres actions de soutien «à notre action vont pleuvoir dans les jours à venir». Ceci pour contredire Belkhadem, tout en annonçant «d'autres révélations fracassantes». L'opération de renouvellement des structures qui devait prendre fin le 31 octobre peine à s'achever et les guerres de «placements» se poursuivent. Des militants de Bou Saâda ont adressé un recours (dont nous possédons une copie signée par 163 militants) à Belkhadem lui demandant la tenue d'une autre AG avec tous les militants qui ont été écartés lors de la première assemblée élective du 6 octobre. «La direction actuelle prend eau de toute part», juge M. Kara qui rappelle que «Belkhadem est le responsable qui doit être traduit devant le conseil de discipline». Les deux clans «travaillent», chacun de son côté, et aucun n'est prêt à lâcher du lest. On actionne par-ci, on répond par-là. Le FLN est un parti à enjeux.