La réhabilitation du vieux bâti dans sept communes du centre-ville de la capitale ne se déroule pas comme prévu. Plusieurs difficultés, et pas des moindres, font que les travaux avancent petitement, dans le cas où la wilaya réussit à lancer le chantier. Par manque d'entreprises qualifiées dans ce genre d'opération, les autorités locales peinent à ouvrir le maximum de chantiers. Les dernières chutes de pluie devraient pousser les autorités locales et les élus à mieux se concentrer sur la réhabilitation du vieux bâti du centre-ville. Le souhait pour ces responsables ainsi que pour la population serait de voir la première ville du pays reprendre sa dimension de capitale méditerranéenne. Pour cela, il faudrait en fait un programme ambitieux de réhabilitation du patrimoine immobilier du chef-lieu et de développement de son tissu urbain à travers la réhabilitation du vieux bâti et l'aménagement des espaces extérieurs. Cette opération concerne dans une première étape les quartiers de sept communes parmi les plus importantes de la wilaya, à savoir Bab El Oued, La Casbah (partie basse), Alger-Centre, Sidi M'hamed, Mohamed Belouizdad et Hussein Dey. Il ne sera désormais plus question de procéder à de simples travaux de bricolage, comme ce fut le cas par le passé. En revanche, et grâce à la charte publique de l'espace, les couleurs des façades et des fenêtres ou encore le type des matériaux de construction utilisés dans le revêtement des voiries seront réglementés. Fini donc le temps où chacun opte et choisit les couleurs et le décor à sa guise et qui ne tient pas forcément compte de la nécessité d'offrir une vue d'ensemble homogène. A ce sujet, des études techniques approfondies ont été effectuées sur l'ensemble des bâtisses avant d'aboutir à la mise en place d'un système d'information géographique (SIG). Le système dispose de fiches complètes avec tous les détails sur les bâtisses (adresse, ancienneté, état de vétusté, etc.). Le SIG permet aussi d'identifier les constructions qui menacent ruine : elles sont au nombre de 260 sur un total de 17 600 touchés par les diagnostics dans les sept communes en question. De part sa valeur inestimable du point de vue historique, urbanistique et architectural, il était de ce fait urgent de sauvegarder ce patrimoine en lançant une vaste opération de réhabilitation qui connaît un essor important. En vue de mener à bien le projet, il a été décidé d'arrêter des priorités. Le retard pris dans la mise en œuvre de cette initiative se justifie par l'impérieuse nécessité de procéder d'abord au nettoyage de la capitale en éradiquant les bidonvilles. Cette phase, inaugurée à la mi-mars, court toujours. Aux dernières nouvelles, les pouvoirs publics s'étaient donné jusqu'à 2014 comme dernier délai pour mettre un terme à la présence de ce type indigne d'habitat. On sait tout compte fait que les premiers travaux de réhabilitation ont débuté dans la commune d'Alger-Centre, plus précisément à la rue Larbi Ben M'hidi (ex-rue d'Isly) où 18 immeubles sont concernés par une remise en l'état du bâti, sur une période de six mois à un an. Cette action vient après l'opération pilote qui a touché dès février 2009 l'avenue du 1er Novembre (place des Martyrs) et ses environs, dans la basse Casbah. Le constat est le même au niveau de communes comme Sidi M'hamed et Mohamed Belouizdad où autant d'habitations sont concernées par la réhabilitation et pour la même période. Ces travaux nécessitent un engagement financier des plus importants. Ils coûtent en effet une enveloppe de plus de 5 milliards de dinars pour une échéance de 4 ans et devront concerner quelque 1600 bâtisses, soit un total de 20 200 logements. Le directeur de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme de la wilaya insiste sur la nécessité de l'adhésion de la population à ce chantier et reconnaît que de nombreuses contraintes sont rencontrées sur le terrain. A ce propos, il citera le désordre causé par les câbles des réseaux de téléphonie et d'électricité qui ont créé une véritable «toile d'araignée» et qui ont nécessité trois mois pour les dégager. Il citera aussi la présence des antennes paraboliques et des climatiseurs qui pullulent sur les balcons, sans oublier les extensions réalisées sur les terrasses des immeubles qui donnent à voir une image désolante du tissu urbain. Il est également important de signaler l'autre contrainte soulevée, et pas des moindres, liée à l'absence d'entreprises de bâtiment qualifiées et susceptibles d'accompagner la wilaya dans ce processus. Par voie de conséquence, certains avis d'appel d'offres sont déclarés infructueux et les autorités sont tenues d'en lancer d'autres.