Au premier trimestre, une grossesse sur 10 est interrompue par un avortement spontané. Le terme d'avortement s'applique aussi à l'expulsion d'un embryon ou d'un fœtus avant la fin du sixième mois de grossesse. Parmi les avortements spontanés du premier trimestre, on distingue l'avortement isolé des avortements à répétition, aussi appelés «habituels». Dans la majorité des cas, vous savez que vous êtes enceinte. On pense que près de la moitié des œufs fécondés vont interrompre leur développement, avant même que ne s'installe un retard de règles. Ce n'est pas de cette situation dont nous parlons ici mais des fausses couches qui interviennent au cours du premier trimestre de grossesse. Quels sont les signes Le saignement : cela peut varier de couleur et aller du sang noir mêlé de sécrétions vaginales aux pertes rosées ou rouge, plus ou moins abondantes. Les douleurs : elles sont variables aussi, mais ressemblent souvent aux douleurs ressenties au cours de certaines règles, souvent reconnues par la patiente comme des contractions utérines. Ces deux signes indiquent l'imminence de l'expulsion mais peuvent tarder à survenir après l'arrêt de la grossesse. L'atténuation des signes dits «sympathiques de grossesse» : nausées, vomissements et tension mammaires en particulier tendent à diminuer. Le diagnostic Lors d'un avortement spontané du premier trimestre, il n'y a pas beaucoup de risques. L'œuf est rarement ouvert, les connexions utéro-placentaires sont minimes et ne peuvent pas être à l'origine de saignements trop importants. Le muscle utérin est vigoureux, aidé en cela par la faible imprégnation hormonale du début de grossesse. Il y a donc peu de risques d'infection ou d'hémorragie, mais par contre, il y a celui de méconnaître une grossesse extra-utérine. En effet, en l'absence de consultation ou d'échographie précédentes, on peut, ne trouvant pas de trace de l'œuf dans l'utérus, penser qu'il a été éliminé, alors qu'il est situé ailleurs, en position de déclencher une hémorragie interne. C'est pourquoi il est important de consulter votre gynécologue dès que vous avez le sentiment que quelque chose ne tourne pas rond dans votre grossesse. L'échographie est la méthode diagnostique de choix, car elle visualise le contenu utérin. Si le sac est présent dans l'utérus, qu'un embryon est visible et l'activité cardiaque non retrouvée, le cours de la grossesse s'est interrompu, ça ne fait pas de doute. Lorsque le diagnostic est plus compliqué à faire, le gynécologue complète avec d'autres examens, l'évolution du taux de bhcg, par exemple, des hormones qui augmentent tant que le placenta se développe. Une diminution, voire une stagnation du taux des bhcg signifie souvent l'arrêt du développement de la grossesse. Quand il faut vider l'utérus Puisque la grossesse est interrompue, il faut vider l'utérus pour ne pas risquer de voir les débris s'infecter. L'utérus évacue, assez souvent, lui-même la grossesse. C'est court mais très douloureux. Mais quand l'œuf tarde à être évacué naturellement ou quand il semble trop volumineux pour avoir des chances d'être éliminer en totalité, on procède à un curetage. Après un curetage Après un curetage, vous devez prendre votre température corporelle tous les jours durant quatre jours suivant la sortie et avertir votre gynéco si celle-ci dépasse 38 degrés. Après l'opération, votre gynéco vous proposera sans doute la prise d'une pilule contraceptive qui va accélérer la pousse de la muqueuse et contribuer à diminuer le saignement.