La commune d'Afir, à 65 km à l'extrême est de la wilaya de Boumerdès, patauge dans des problèmes insurmontables. Cette situation s'est répercutée négativement sur le développement de cette localité rurale. Les responsables locaux qui se sont succédé à la tête de l'assemblée peinent à sortir la commune du cycle du sous-développement dans lequel elle se débat depuis des lustres. Contacté par nos soins, le P/APC d'Afir, M. Flici, de tendance FLN, nous dira : «Notre commune n'a pas de ressources et vit grâce aux budgets octroyés par l'Etat dans les différents programmes de développement, notamment les PCD.» Notre interlocuteur souligne qu'il n'arrive plus à satisfaire ni à répondre aux doléances de ses administrés. Je suis tout le temps débordé. «Je les reçois régulièrement mais malheureusement notre APC dépend en grande partie de ce que nous donnent les autorités de la wilaya», affirme-t-il, avant d'ajouter : «Même les enveloppes qui nous proviennent de l'administration centrale sont maigres. Nous avons plus de 20 villages. On nous octroie tantôt 40 millions de dinars tantôt 30 au titre des PCD mais on les consomme dans le revêtement des routes». Les habitants de cette localité se plaignent surtout du chômage qui touche les jeunes. La commune ne dispose d'aucune usine ou d'autre chose qui puisse absorber un tant soit peu ce fléau qui fait des ravages dans la région. En décembre dernier, un citoyen de la commune avait observé une grève de la faim contre l'absence d'emploi. «Nous avons ouvert 12 postes d'emploi comme gardien à l'APC, et jusqu'à ce jour nous avons reçu plus de 300 demandes», nous dira le P/APC avant de s'interroger : «Comment peut-on répondre à une telle demande au moment où l'APC est dépourvue d'une zone d'activité et d'unités industrielles.» «Nous n'avons ni lycée, ni bibliothèque ni stade... les cafés sont les seuls endroits où nous nous réfugions.» «Nous n'avons ni lycée, ni bibliothèque ni stade...les cafés sont les seuls endroits où nous nous réfugions», tempête Djamel un trentenaire sans emploi. Les habitants se plaignent aussi de la dégradation des routes et dénoncent leur marginalisation de leur localité en raison de son éloignement du chef-lieu de wilaya. Pour ce qui est du volet social, l'APC d'Afir compte plus de 131 handicapés mentaux. Ils perçoivent une indemnité de 400 DA versée par la DAS de la wilaya. Le P/APC déplore l'absence d'un centre spécialisé pour accueillir cette frange de la société. Dans le cadre du programme de résorption du chômage, l'APC emploie 72 personnes réparties comme suit : 8 employés ont été recrutés dans le cadre PID, 25 personnes dans le cadre du contrat de formation et d'insertion (CFI) et 39 autres dans le cadre du programme dit d'intérêt général, connu aussi sous le nom de filet social. Cette dernière catégorie d'employés perçoit une indemnité de 300 DA, qui, selon, un villageois enrôlé dans cette formule, ne répond plus à ses besoins quotidiens. De même pour les quelques employés du PID dont la rémunération ne dépasse pas le SMIG, bien qu'il soit réservé aux universitaires. Sur un autre chapitre, la commune n'a pas bénéficié d'un programme de logements conséquent. Récemment, les responsables locaux ont attribué 50 logements sociaux, ce qui est loin de répondre à une demande qui connaît une augmentation constante. Concernant le logement rural, notre interlocuteur réclame au moins 700 aides pour satisfaire les citoyens.