Bien que la tutelle ait remis en cause la légalité de leur grève, les paramédicaux ont mis en application leur décision, en entamant hier leur premier jour de débrayage illimité. Ainsi, infirmières, sages-femmes, anesthésistes et tous les employés formant le paramédical se sont rassemblés, hier dans la matinée, dans les CHU de la capitale, réclamant leurs droits, à leurs yeux bafoués par le ministère de la Santé. «Les menaces de la tutelle ne vont aucunement nous freiner à continuer notre requête», dira Khaouid Mabrouka, membre du Syndicat algérien des paramédicaux (Sap), rencontrée dans la foulée au CHU Lamine Debaghine de Bab El Oued (ex-Maillot). Le secrétaire général du Sap, Boudjamaa Kherzi, rencontré sur place, quant à lui, a rappelé les droits réclamés par les grévistes, il y a de cela trois ans déjà, à savoir le statut particulier, le régime indemnitaire, les journées de récupération, la prime de contagion, l'intégration dans le tableau A, catégorie 11, ainsi qu'au système LMD (licence, mastère, doctorat) pour bénéficier d'une formation bac+4 au lieu de bac+3. Un diplôme qui permettra aux futurs paramédicaux d'avoir un meilleur statut. «Nous sommes las d'écouter les promesses de Djamel Ould Abbas. La dernière réunion avec la tutelle de dimanche n'a abouti, comme à l'accoutumée, qu'à des promesses de négociations qui ne débouchent jamais sur des concrétisations.» Les mêmes propos ont été émis par les paramédicaux des autres CHU, notamment le CHU Nafissa Hamoud d'Hussein Dey (ex-Parnet). «Nous sommes fatigués d'être bernés par la tutelle», nous dira un membre du Sap rencontré à l'hôpital en question. Pour continuer sur le fait que le ministre de tutelle, en déposant, en début du mois en cours le dossier relatif aux revendications des paramédicaux au niveau de la Fonction publique, ne les satisfait pas. Cela d'autant que les paramédicaux n'ont pas été conviés à consulter le dossier en question, qui n'a pas été déposé au ministère de l'Enseignement supérieur pour que le volet LMD soit étudié dans les règles de l'art. «La tutelle essaie de nous faire taire par tous le moyens, mais nous sommes décidés à faire valoir nos droits institutionnels», soulignera-t-il. Mêmes scènes de rassemblement, de désarroi et mêmes propos exprimés par des paramédicaux au CHU Mustapha Pacha d'Alger. Concernant le service minimum, Houcine, un anesthésiste au CHU de Bab El Oued, dira que les paramédicaux assureront la permanence durant tout le temps de la grève, en réponse aux malades qui se sont plaints du manque de personnel dans certains centres de la capitale. «Nous n'assurerons que les opérations d'urgence. Les autres interventions froides programmées sont, quant à elles, reportées», témoigne-t-il. «Nous nous arrangeons de façon à ce que cette grève ne se répercute pas sur les malades», ajoutera-t-il, laissant la parole au SG du syndicat, qui indique que «tant que la tutelle ne répond pas concrètement à leurs revendications, le débrayage se poursuivra».