Comme convenu, les paramédicaux entament leur grève illimitée pour réclamer des droits qui sont à leurs yeux bafoués. Des droits exigés depuis trois ans et qui se rapportent, notamment, au statut particulier, à l'adoption du régime indemnitaire, aux journées de récupération, à la prime de contagion, à leur intégration dans le tableau A , catégorie 11 et plus particulièrement au système LMD, ce dernier étant en tête de liste. «Nous revendiquons la formation paramédicale dans le système LMD (licence-mastère-doctorat) pour bénéficier d'une formation bac+4 qui nous permettra d'avoir un meilleur statut au lieu de bac+3 que la tutelle s'obstine à appliquer», dira M. Lounès Ghachi, secrétaire général du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP). Rappelons que le SAP avait entamé, les 1er et 2 février, une grève cyclique de deux jours par semaine, en attendant cette «ultime grève». Entre-temps, le syndicat a été reçu par des responsables du ministère, sans toutefois arriver à un accord. «Une fois de plus, ce fut une proposition non fondée et basée sur des promesses non tenues», selon notre interlocuteur. «Il n'y a plus lieu de négocier, nous l'avons assez fait», d'autant que la tutelle remet en cause la légalité de la grève des paramédicaux, décrétant que le débrayage de deux jours au début du mois est illégal. Réagissant à ces propos, M. Ghachi rappelle que le préavis d'une semaine exigé par la loi a été respecté et leur dossier transmis aux deux ministères, à savoir celui de la Santé et du Travail. «La tutelle essaie de nous faire taire avec des promesses verbales, mais cette fois-ci les choses se passeront autrement.» Le service minimum suffira-t-il ? Concernant le service minimum, le représentant du SAP dira que les paramédicaux assureront la permanence durant tout le temps de la grève, en réponse aux malades qui se sont plaints du manque de personnel dans certains CHU de la capitale. A ce propos, M. Ghachi précise que le manque d'effectifs dans les hôpitaux ne se ressent pas durant la grève uniquement, mais depuis toujours. D'où la nécessité de recruter et de former un nouveau personnel de manière à renforcer les équipes des paramédicaux dans les institutions publiques. Rappelons qu'au deuxième jour du débrayage cyclique prévu chaque semaine, les paramédicaux ont été un peu plus nombreux qu'au premier jour avec un taux qui a atteint 91,45% à l'échelle nationale.