Plusieurs blessés ont été enregistrés vendredi dans des affrontements entre les manifestants et les partisans du régime en Jordanie. Les centaines de jeunes manifestants réclamaient des réformes dans les premières violences dans le royaume depuis le début du mouvement de contestation sociale et politique en janvier. Contrairement à plusieurs autres pays arabes où des révoltes sont réprimées de façon violente, les manifestations dans le royaume s'étaient déroulées jusqu'à présent de façon pacifique. Près de 400 jeunes, selon les organisateurs, 300 selon la police, ont manifesté après la prière du vendredi en faveur de «réformes politiques», d'un «gouvernement élu» et de «la fin de la corruption». Une «dispute» a éclaté «entre une manifestation de partisans du gouvernement et un autre rassemblement se trouvant au même endroit», a déclaré le porte-parole de la police Mohamad Khatib, faisant allusion à un rassemblement de jeunes protestataires. Des manifestants ont indiqué pour leur part avoir été poursuivis par des partisans du gouvernement qui les ont frappés, certains avec des bâtons. Huit personnes ont été blessées selon eux. L'agence jordanienne Petra a fait état de son côté «de milliers de manifestants partisans du gouvernement» scandant : «Nous sommes prêts à mourir pour toi, ô Abou Hussein», en référence au roi Abdallah II de Jordanie. Cette version des faits est cependant contredite par des images diffusées par la chaîne de télévision satellitaire Al Jazeera montrant des personnes tapant des manifestants à l'aide de ce qui semble être des bâtons et des barres de fer. Issam Khawajah, secrétaire général du parti Hashed (gauche), qui a participé à la manifestation, a affirmé qu'une centaine de «voyous» avaient attaqué «avec des bâtons et des barres de fer» les manifestants. Il a également fait état de huit blessés.