Le marché du médicament pour le CHU Benbadis de Constantine ,qui s'élève à 100 milliards de centimes, vient d'être rejeté par la commission nationale sous prétexte que celui-ci a été attribué totalement à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), ce qui est en contradiction avec les recommandations du gouvernement qui donnent la priorité à la PCH d'approvisionner les hôpitaux. Faut-il rappeler aussi l'annulation de tous les cahiers des charges effectués en 2010 par la direction du CHU. Ces marchés lancés en juillet 2010 et représentant les commandes des différents services seraient «mal faits». En tout cas, cette décision intervient au moment où le CHU vit une pénurie en médicaments et en réactifs qui dure depuis plusieurs mois. Les besoins se font sentir de plus en plus, surtout en ce qui concerne les deux substances utilisées aux urgences médicales, à savoir le Lenitral et l'Ofoxacine. Le premier est un vaso-dilatateur en association avec des antalgiques en cas d'infarctus du myocarde ; le second est un antibiotique indispensable dans le traitement de la tuberculose multi résistante. Il y a lieu de rappeler également le manque accru de réactifs pour les analyses et les films pour radio. Plusieurs services sont pratiquement à l'arrêt et n'assurent que le strict minimum. A noter qu'il n'y a plus de drogues, et les blocs opératoires tournent au ralenti. Seules les analyses d'urgence sont effectuées. Cette situation est d'autant plus inquiétante que les malades sont de plus en plus orientés vers les laboratoires privés pour effectuer les analyses médicales, mais à quel prix ! Mais il y a malheureusement des tests qui ne se font pas chez le privé, comme pour les malades atteints de la leucémie myéloïde chronique (LMC), ainsi que d'autres souffrant d'hémoglobinopathies, sous Hydrea (un médicament en gélule dosé à 500 mg) et qui se retrouvent en arrêt de traitement. Les malades ainsi que leurs familles ne cessent de dénoncer cette situation. Ils ne sont pas les seuls, les médecins se sont joints à eux pour décrier cette pénurie qui perdure et les empêche de respecter leur programme de travail, notamment celui du bloc opératoire. Jusqu'à quand va durer cette situation ?