Le nouveau Premier ministre tunisien, Béji Caïd Essebsi, est arrivé hier à Alger pour informer les autorités de la situation dans son pays. «Je suis venu pour informer les autorités algériennes des derniers développements survenus dans mon pays près de deux mois après la révolution tunisienne et écouter leur avis», a déclaré Essebsi, dont c'est le premier déplacement à l'étranger depuis la révolution qui a chassé, le 14 janvier, le président Zine El Abidine Ben Ali. Il doit par la suite se rendre au Maroc, selon l'APS. Accueilli à son arrivée par le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia, l'envoyé spécial du président tunisien par intérim, Fouad Mebazaa, a indiqué qu'il était «porteur d'un message d'amitié et de respect du peuple tunisien au peuple algérien ainsi qu'à son Président et à son gouvernement». M. Essebsi, qui a été reçu par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et par M. Ouyahia, est revenu sur la révolte du peuple tunisien pour dire qu'«elle consolide les liens de fraternité et de coopération avec les peuples frères, notamment les peuples voisins liés par un destin commun de par les facteurs stratégiques, amicaux et historiques qui les unissent». Il a estimé que la révolution a engendré un «saut qualitatif dans la vie des Tunisiens et a favorisé l'émergence de données diverses sur les plans national, régional et international». Il considère que les Algériens étaient les «mieux placés» pour servir d'interlocuteurs avec lesquels il serait possible d'«opérer un échange de points de vue».