Le mouvement des enseignants contractuels s'accentue de jour en jour. Leur mobilisation, qui a commencé dimanche, se pérennise dans le temps, et a entamé hier son troisième acte dans un processus qui «ne peut s'interrompre que par une réponse officielle de la part des hautes autorités de l'Etat». Les enseignants contractuels reviennent à la charge pour une troisième journée de suite, puisqu'ils étaient environ 1000 protestataires à avoir repris la protestation pendant la journée d'hier dans un rassemblement au niveau du quartier El Mouradia, sur les hauteurs d'Alger. «Nous persisterons dans notre protestation jusqu'à satisfaction de nos revendications, qui ne peut se faire qu'avec le concours du seul président de la République. Nous sommes décidés à rester ici jusqu'à ce que ce dernier réagisse à notre mouvement», dira Mokhtar, délégué du Conseil national des enseignants contractuels (Cnec), au niveau de la wilaya de Mostaganem. «Notre décision de persister dans notre mouvement est motivée surtout par cette rencontre provocatrice que nous avons eue lundi avec le secrétaire général du ministre de l'Education, qui n'a démontré aucune volonté à prendre en charge nos revendications», ajoute notre interlocuteur. La radicalisation du mouvement «est la seule solution qui s'impose devant les enseignants contractuels après toutes ces années d'attente», dira le porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Idir Achour, qui précise que son syndicat «exprime une entière solidarité avec les contractuels, puisque des délégués du CLA ont rejoint ces derniers», dira-t-il, avant d'ajouter que «le véritable problème réside au niveau de la direction de la fonction publique qui consacre la précarité de l'emploi en Algérie. Les postes de ces contractuels existent et sont réels, pourquoi ne pas les régulariser comme cela a été fait en 1993 et en 1999», dira, par ailleurs, Idir Achour, tout en mettant en évidence le fait que son syndicat «lutte depuis 2006 pour les revendications des contractuels qui sont aujourd'hui dans leur plein droit». Ce mouvement, «qui est tout à fait légitime…, doit être sérieusement pris en charge par les hautes autorités du pays, et un décret présidentiel qui régulariserait la situation des contractuels ne serait que le bienvenu auprès de la famille de l'éducation», termine notre interlocuteur. Il y a lieu de relever que pas moins de 20 000 contractuels exercent actuellement dans l'éducation algérienne. Pour quelques-uns, la situation perdure depuis l'exercice scolaire 1999/2000. Ils n'ont ni congé rémunéré, ni assurance maternité, et encore pas de retraite en vue. A la fin, signalons que selon un délégué du Cnec, des échauffourées ont éclaté ce lundi entre les manifestants et les forces de l'ordre, ce qui a engendré des blessures légères à trois enseignants qui ont reçu des soins à l'hôpital avant de le quitter dans la matinée d'hier.