La relance de la chanson chaâbi est bien là. Grâce à des chanteurs tels que Mohamed Ladoui et des éditeurs qui tiennent à encourager la belle musique de chez nous, le chaâbi finira par reprendre sa place après une période difficile favorisée surtout par la décennie noire et le désintérêt de certains programmateurs au profit d'autres styles commerciaux. Parmi les chanteurs qui ne souhaitent pas la disparition du châabi, il y a les amateurs de cette musique mais surtout des chanteurs qui n'ont jamais lâché prise tels que Amar Ezzahi, Abderrahmane El Koubi, Kamel Bourdib, Youcef Toutah et Mohamed Ladoui… Ce dernier commence à montrer ses dispositions en matière de «qassaïd». Ce chanteur ayant une voix de rossignol et se basant sur des textes nouveaux et anciens ne cesse de progresser. Il affiche clairement et pleinement son intention de ne guère s'arrêter en si bon chemin. Invité à plusieurs reprises par le ministère de la culture ainsi que par les autorités locales de la wilaya d'Alger, souvent Mohamed Ladoui ne répond guère positivement en raison de son emploi du temps parfois chargé et consacré généralement aux fêtes de mariage ou autres circonstances, en dépit de sa volonté et de son souhait de voir le chaâbi prendre de l'ampleur en Algérie. Enfant du quartier populaire de Belouizdad et de la place du 1er mai, Mohamed Ladoui est un autodidacte ayant forgé sa petite carrière en écoutant comme tous les autres chanteurs, le maître de la chanson chaâbi El Hadj Mohamed El Anka. Ses chanteurs préférés demeurent El Hadj M'rizek, El Hadj Menouar, El Anka, Omar Mekraza et Khelifa Belkacem. On se rappelle des soirées artistiques de châabi qui se tenaient dans les maisons de jeunes, les centres culturels et les médiathèques de l'Etablissement Arts et Culture de toutes les communes de la wilaya d'Alger où des chanteurs comme Mehdi Tamache, Abdelhak Bourouba, Mohamed Ladoui, Abdelkader Chaou et El Hadi El Anka étaient souvent invités. Il faut dire qu'on ne rate jamais une occasion de voir souvent évoluer Mohamed Ladoui parmi ces ténors du châabi. En revanche, il a débuté sa carrière en 1976 dans l'orchestre dirigé par Maâti Bachir alors qu'il n'avait que 6 ans. Par la suite, il rejoint l'association andalouse El Fakhardjia après avoir passé une bonne période au conservatoire pour apprendre le solfège. Mohamed Ladoui doit les débuts de sa carrière à Cherif Aouchal qui fut son initiateur mais également à Mohamed Biloum. «Achoual et Biloum ont été à l'origine de mes débuts mais m'ont également poussé à adorer cette musique que j'aime tant aujourd'hui», avoue-t-il. S'agissant de ses tournées, il dira : «Les tournées du ministère de la culture m'ont beaucoup servi. C'était dans le cadre des festivités mais c'est surtout la griffe de Achoual et Biloum qui m'a propulsé dans ce domaine très précieux».