Ahmed Ouyahia, premier ministre, a apporté quelques précisions sur le processus de réformes politiques engagées par le président Bouteflika. «Nous attendons les avis des partenaires politiques sur les lois proposées à la réformes», a déclaré le premier ministre lors d'une conférence de presse animée hier à Djenan El Mitak à Alger à l'issue des travaux de la tripartite. Concernant la révision constitutionnelle, il dira qu'après l'achèvement du travail de l'instance des consultations politiques, une autre commission sera installée pour étudier les propositions faites à ce propos. En tous les cas, la révision passera forcément par le parlement même s'il y a lieu d'aller vers le scrutin, et seul le président de la République est habilité à faire cette réforme», a-t-il indiqué. Selon lui, tous les articles de la loi fondamentale du pays sont concernés par la révision sauf les articles concernant les constances et le passage au vote populaire est obligatoire», a-t-il encore expliqué. M. Ouyahia a appelé tous les partis politiques et personnalités nationales en particulier ceux de l'opposition à participer dans les consultations engagées par l'instance des réformes politiques présidée par Abdelkader Bensalah, président du Sénat. «J'espère que tout le monde participe et donne son opinion dans le cadre de ces consultations. Contribuer et exprimer ses idées n'exclut pas l'appartenance à l'opposition même si le parti votera, plus tard, contre le projet lors de sa présentation», a-t-il soutenu. Il demande à l'opposition de «donner son avis et son imagination du devenir politique de l'Algérie et suivre par la suite si ses propositions sont prises en considération», a-t-il proposé car, selon lui, «le président a affirmé que ces réformes reflèteront l'image réelle de la volonté de la majorité. Il est déterminé à aller jusqu'au bout et le gouvernement va l'accompagner dans ce travail», a-t-il expliqué. «Tout le monde doit participer dans l'édification de l'avenir politique du pays pour pouvoir le défendre plus tard», a-t-il ajouté. Ces réformes proviennent d' «une volonté souveraine» car «notre pays n'est pas en crise et ne vit pas la paralysie, il a son parlement qui continue de siéger jusqu'à la fin du mandat et son président qui finira les trois ans qui lui restent de ce mandat». Pour lui, ces réformes constituent la continuité du parcours entamé en 1991 et «la levée de l'état d'urgence est un indicateur au pouvoir, à la classe politique et à la société civile d'une nouvelle étape à franchir», a-t-il expliqué. Répondant à ceux qui plaident pour que l'institution militaire joue le garant de la Constitution, Ahmed Ouyahia critique ce point de vue qui est l'aveu de la faiblesse de la classe politique. «Dans quelle scène politique nous sommes si les partis politiques sont incapables de protéger la Constitution ? Pourquoi faut-il ramener les chars pour assurer cette mission ? Les politiciens doivent assumer leur responsabilité», a-t-il lâché. A propos des déclarations de Khaled Nezzar appelant à l'autorisation des marches à Alger, le premier ministre dira que «Nezzar était un homme fort du régime et parle aujourd'hui en son nom personnel, il a son avis sur les marches et autres sujets politiques, le gouvernement détient les siens. Nous ne sommes pas ici pour polémiquer sur le sujet», a-t-il souligné. Parallèlement à la commission de Bensalah, le gouvernement a entamé ses propres consultations avec les partis et autres organisations pour les autres textes de loi, notamment le code de l'information, la loi électorale, la loi sur les partis et le code de wilaya. «Nous sommes au début mais le gouvernement avance dans le travail et veut des propositions», a-t-il ajouté. A propos de la participation de la femme dans les assemblées élues, le gouvernement a proposé l'élaboration d'une loi organique garantissant une participation de la femme à 30% dans ces assemblées.