Détenus par les pirates somaliens depuis le 1er janvier, les 17 marins algériens du vraquier MV Blida ont joint, par téléphone, mercredi soir, leurs proches, juste après el adhan. Des contacts guère rassurants pour les familles auxquelles ils ont affirmé que leur état de santé se dégrade de jour en jour. Ils sont entre la vie et la mort d'autant que les pirates, qui exigent désormais une rançon de 7 millions de dollars, menacent de les égorger. «Juste après el adhan, mon père, avec qui toute la famille a discuté, nous a affirmé que l'état de santé de tous les marins est très critique», dira Fouzi Aït Ramdhane, porte-parole des familles et fils d'un des otages, dans une déclaration au Temps d'Algérie. Il réitère l'appel pressant de ces captifs au président de la République «qui devrait intervenir en personne». Pour notre interlocuteur, qui décrit les conditions de détention des marins (peu de nourriture et en plein mois de carême de surcroît, eau impropre, menace par les pirates…), «si l'on n'intervient pas dans les meilleurs délais, nos parents mourront bientôt», dira-t-il la gorge nouée. Le fils d'un des otages, résidant à Beni Saf, confirme les propos de Fouzi. «Mon père a appelé trois fois de suite. Il n'a même pas de voix et paraît mourant. Je ne pense pas qu'il va revenir sain et sauf», remarque-t-il d'une voix angoissée. «Nous demandons l'intervention de l'Etat algérien», tranche pour sa part Fouzi. L'inquiétude et l'angoisse des familles des 17 marins est amplement justifiée dans la mesure où les ravisseurs menacent de «liquider au couteau», les otages du MV Blida si la rançon exigée qui est de 7 millions de dollars, n'est pas satisfaite, rapporte le site Somalia Report dont un des correspondants a parlé à Mahmoud hadji Ismaïl qui s'est présenté comme porte-parole des pirates. «Nous exigeons une rançon de 7 millions de dollars», a dit ce pirate qui répondait, selon Somalia Report, aux déclarations du ministre de la justice Tayeb Belaïz, qui avait déclaré que l'Algérie s'oppose au payement de rançons. «Si le propriétaire du navire ne veut pas payer de rançon, on s'en fiche. On reste sur notre position. Nous avons une négociation avec les affréteurs mais on n'est pas satisfait du rythme de cette négociation. Notre dernier message est que nous passerons les otages au couteau s'ils n'acceptent pas de payer la rançon exigée», a ajouté le pirate, qui parle lui aussi de «conditions déplorables» des otages «tous âgés». Lors de son dernier message aux familles des otages, l'affréteur jordanien, qui assurait que sa société «a continuellement déployé tous ses efforts pour conclure un accord… afin de trouver une solution rapide et libérer l'équipage du navire», avait indiqué que la méthode des pirate consistait à faire des menaces contre les membres de l'équipage en leur donnant la possibilité d'appeler afin de faire passer des messages qui ne sont pas vrais. Le ministère des Affaires étrangères, pour sa part, avait expliqué à plusieurs reprises que l'Etat algérien est «pleinement mobilisé pour la libération des otages et «suit avec attention» le dossier. Si dans leur message les pirates n'ont pas fixé d'ultimatum, une chose et sûre, toutefois, c'est à l'Etat algérien que s'adresse désormais leur «requête». Un dilemme, une «complication de plus» alors que l'Etat algérien est résolument contre le payement des rançons.