Le grand miniaturiste Abderrahmane Sahouli nous a quittés, ce lundi 5 septembre 2011, à l'âge de 96 ans. L'artiste qui a consacré toute sa vie à l'art s'était retiré depuis longtemps dans son atelier, dans son domicile à Baïnem, pour se livrer en solitaire à la peinture afin de laisser derrière lui les ultimes œuvres qui viendront enrichir sa valeureuse collection. Né à La Casbah d'Alger le 9 février 1915. Dès l'âge de 8 ans, il apprend à dessiner et s'inscrit aux cours de la Société des beaux-arts. A cette époque, La Casbah vivait au rythme de la chanson andalouse, du hawzi et du meghrabi qu'on appellera plus tard le chaâbi. C'était la période des premiers enregistrements de disques 78 tours avec mâalma Yamna, Bachtarzi et El Anka, d' un côté, et l'émergence des frères Omar et Mohamed Racim, de Mustapha Bendebagh, Mohamed Temmam, cheikh Sfaxi (Bouakkaz) et Mohamed Issiakhem. Au milieu des années 1940, il deviendra membre de la Société des beaux-arts que dirigeait l'artiste Camille Leroy en tant qu'artiste peintre confirmé. Il ouvrira en parallèle son atelier de miniature et de décoration. Il ne quittera cette association centenaire qu'après des dizaines d'années durant lesquelles il ne lésinera pas sur les moyens pour transmettre son savoir-faire et son art à plusieurs générations de jeunes artistes. Il continuera d'enseigner au sein de cette association dont il deviendra le directeur. Au lendemain de sa retraite et son retrait dans son atelier de Baïnem, c'est son élève Belkahla qui le remplacera. Durant sa longue carrière consacrée exclusivement aux arts plastiques, notamment la miniature, la décoration et la céramique, Abderrahmane Sahouli a exposé en Algérie et à l'étranger. Sa dernière grande exposition remonte à 1999 et s'est tenue au palais de la culture Moufdi-Zakaria à Alger. Pour cette ultime exposition de Abderrahmane Sahouli, les visiteurs avaient eu le privilège de voir les meilleures œuvres de l'artiste, notamment des peintures sur verre, des aquarelles, des miniatures et des toiles. Les visiteurs se souviennet de ces tableaux représentant Alger, son port et sa Casbah, les paysages de Biskra, de Tala Guilef et Tikjda. Pour ce jubilé, l'artiste exposa également son autoportrait. Abderrahmane Sahouli, tout comme le miniaturiste Mustapha Bendebagh, a choisi la discrétion en ne s'exprimant que par le bout du pinceau. Il est et restera parmi les grands peintres qu'a connus l'Algérie, tels que les frères Racim, Temmam et Bendebagh.