Estimations, coûts, gains, «mine d'or», les quotidiens britanniques qui ont consacré de larges espaces à la mort du colonel Maammar el Gueddafi, évoquent la Libye nouvelle en termes de «ruée vers l'or» pour les compagnies britanniques. L'appétit aiguisé du gain affiché par les sociétés du Royaume Uni et exprimé ouvertement par la presse, relègue au second plan les principes de démocratie et de droits de l'homme pour lesquels ce pays s'était engagé en mars aux côtés de l'Otan, dans le cadre de la force de coalition, relève-t-on à Londres. Les quotidiens les plus influents appellent les hommes d'affaires britanniques à se diriger vers la Libye, maintenant que la stabilité est revenue, dans le but de «décrocher des contrats», soulignant que le marché libyen représente une «mine d'or». La majorité des entreprises britanniques subissent de plein fouet les effets de la récession au Royaume Uni et voient en la Libye, qui sort de huit mois de guerre de souffrances et de destructions, un marché juteux. «Les hommes d'affaires britanniques devraient mettre le cap sur la Libye», titre le Daily Telegragh. Pour l'Independent, «les patrons britanniques se préparent au cash». Ce quotidien souligne dans un article mettant en relief les potentialités économiques de la Libye, qu'»il y a pas de temps à perdre». Même les personnalités les plus influentes du gouvernement britannique, comme le ministre de la Défense Philip Hammond, invitent les entreprises britanniques à se diriger vers la Libye pour obtenir des contrats et jouer un rôle actif dans la reconstruction de ce pays «nouvellement libéré». Un jour après la mort d'el Gueddafi, M. Hammond a déclaré que les entreprises britanniques n'avaient pas de temps à perdre pour se rendre à Tripoli et partager la manne de la reconstruction. «Les chefs d'entreprises britanniques doivent boucler leurs valises et se rendre en Libye pour prendre part à la reconstruction de ce pays dès qu'ils peuvent», a déclaré M. Hammond à la BBC. «La Libye est un pays relativement riche avec des réserves de pétrole, et je m'attends qu'il y aura des opportunités pour les entreprises britanniques et d'autres qui s'impliqueront dans la reconstruction de la Libye», a-t-il ajouté. En septembre dernier, Lord Green, ministre délégué au du Commerce et à l'Investissement, avait conduit une délégation britannique, dont des représentants de BP et Shell, pour des entretiens à Tripoli avec le Conseil national de transition (CNT). Il est estimé que la reconstruction de la Libye pourrait faire gagner 130 milliards de livres Sterlings aux firmes étrangères. Par ailleurs, le UK Trade & Investment (UKTI), organisme du gouvernement chargé de la promotion des investissements et du commerce à l'étranger, a fait savoir que la Libye va représenter un marché de 200 milliards de livres Sterlings pour les compagnies britanniques au cours des 10 prochaines années.