L'Iran est favorable au maintien du plafond de production actuel de l'Opep car le prix du baril est à un "bon niveau", a déclaré mardi le ministre iranien du pétrole Rostam Ghassemi qui assure la présidence tournante du cartel pétrolier. Téhéran va proposer à ses partenaires de l'Organisation des pays producteurs de pétrole de "maintenir le plafond de production en tenant compte du retour de la Libye sur le marché" lors de leur réunion en décembre à Vienne, a-t-il dit en marge d'une conférence internationale sur le gaz et le pétrole à Téhéran. "L'Iran va mener des consultations avec les principaux pays de l'OPEP pour qu'ils reviennent à leur niveau de production passé", a ajouté devant la presse le ministre dans une allusion à l'Arabie saoudite et au Koweït notamment. Ces deux pays ont augmenté unilatéralement leur production pour compenser l'arrêt des exportations libyennes provoqué par la guerre civile et éviter une envolée des cours mondiaux, au grand dam de Téhéran traditionnellement favorable à des prix élevés. "Le prix actuel est un bon prix", a estimé M. Ghassemi. Le secrétaire général de l'OPEP Abdallah El Badri, présent à la conférence, a lui aussi estimé que le niveau actuel du baril autour de 100 dollars était "satisfaisant pour les producteurs et les consommateurs". Il s'est déclaré "optimiste sur la possibilité d'un accord sur un niveau de production satisfaisant" lors de la prochaine réunion de l'Opep. "La situation a changé depuis la dernière réunion de juin" lors de laquelle le cartel avait été incapable de s'entendre sur un maintien ou une hausse de son plafond de production, a estimé M. Badri. "La Libye revient en force sur le marché" depuis septembre et "devrait retrouver son niveau de production normal de 1,5 million de barils/jour d'ici 15 mois", a-t-il noté. Du coup, l'écart entre le plafond de production théorique de l'Opep, fixé à 24,84 mbj (sans l'Irak, qui demeure hors quota) depuis janvier 2009, et le niveau de production réel qui a atteint 29,9 mbj avec l'Irak en septembre, est devenu tel que les pays de l'Opep "devront se mettre d'accord en décembre sur un niveau de production que tout le monde devra respecter", a-t-il ajouté.