Relégués au second plan en raison des intempéries, les partis politiques tentent de se redéployer durant ce week-end. Dès demain, l'agenda est en effet chargé en termes d'activité politique. La plupart des manifestations sont cette fois-ci annoncées à Alger, contrairement au week-end dernier qui a vu l'annulation de plusieurs meetings populaires que devaient animer des leaders de différentes formations dans des villes de l'intérieur, et ce en raison des intempéries. C'était notamment le cas du PT, dont la porte-parole Louisa Hanoune devait intervenir à Chlef, du secrétaire général du RND et de celui du FLN qui voulaient rencontrer leurs militants et sympathisants à Tizi Ouzou, pour le premier, et à Béjaïa, pour le second. Enfin, la rencontre que devait animer le premier secrétaire national du FFS, il y a une semaine à Constantine, a été également annulée. Le plus vieux parti de l'opposition revient derechef sur le devant de la scène en organisant samedi prochain à Alger sa convention nationale, laquelle se tient à titre de couronnement d'une série de consultations traitant des évolutions enregistrées sur la scène politique avec, en toile de fond, le scrutin des législatives. Le FFS devrait d'ailleurs trancher définitivement à cette occasion sa participation ou non aux prochaines joutes électorales du mois de mai prochain. Ceci au moment où son frère ennemi, le RCD, laisse présager l'option du boycott, à travers notamment les déclarations de son président Saïd Sadi, lequel juge insuffisantes les garanties de transparence du scrutin. Toujours dans les rangs de l'opposition, le leader islamiste Abdellah Djaballah maintient la programmation pour demain du congrès constitutif de sa nouvelle formation, le Front de la justice et du développement (FJD). Contacté hier, cheikh Djaballah a indiqué qu'il n'est pas sûr que les militants des wilayas où les perturbations climatiques sont toujours de rigueur seraient à même de rejoindre la coupole du complexe Mohamed-Boudiaf devant abriter la tenue du congrès constitutif. Pour autant, l'option d'un nouveau report de cette manifestation est exclue, selon notre interlocuteur, compte tenu de l'impérieuse nécessité pour le FJD de se structurer rapidement pour obtenir son agrément et se lancer dans les préparatifs des législatives. Pour sa part, le parti Ahd 54 et son président Ali Fawzi Rebaïne, candidat malheureux lors de la précédente élection présidentielle, invite les représentants des médias à une conférence de presse samedi en son siège national à Alger. Pour le même jour, Kamel Bensalem, le secrétaire général du Parti du renouveau algérien (PRA), est attendu à Djelfa où il devra animer un meeting populaire. Les observateurs de l'UE et le risque d'abstention D'autre part, si le RCD a été jusque-là le seul parti à avoir brandi, à demi-mot, la menace de boycotter le prochain rendez-vous des urnes, la hantise des autres partis qui s'y préparent activement est plutôt liée au risque d'abstention d'une grande majorité des électeurs. Cette question a été au menu des discussions entre les membres de la délégation de l'UE chargée de la supervision du prochain scrutin et Mohamed Nedhir H'mimid, président du groupe d'amitié parlementaire Algérie-UE à l'APN. Le taux de participation sera «déterminé par la capacité des partis en lice à mobiliser leurs bases et leur ancrage populaire, ainsi que par la qualité du discours adressé aux électeurs», a indiqué Imad Djaâfri, président du groupe parlementaire des indépendants et membre du Conseil de la nation, présent à cette rencontre tenue mardi dernier. Pour sa part, M. H'mimid a réitéré la «crédibilité des listes électorales» révisées, selon lui, annuellement et exceptionnellement à l'approche des élections. Les membres de la délégation européenne ont souligné, de leur côté, que «la présence d'observateurs est décidée dans l'objectif de conférer davantage de transparence et de crédibilité aux élections». Delphine Skowron, directrice de la délégation des observateurs européens, a fait savoir lors de la rencontre avec les membres du bureau politique (BP) du FLN que la mission de la délégation n'est pas de valider ou d'invalider les résultats du prochain scrutin. «Nous sommes appelés à établir une analyse sur le processus électoral dans son ensemble. Il ne s'agit en aucune manière de valider ou invalider les résultats du scrutin qui relève de la souveraineté du pays hôte», a-t-elle déclaré, précisant qu'une déclaration publique sera faite 48 heures après l'opération de vote et qu'un rapport final sera publié, un à deux mois après le scrutin, qui fournira des recommandations et une analyse détaillée de la situation.