À trois mois des législatives, 10 nouveaux partis sont agréés. Disposeront-ils d'assez de temps pour s'organiser et mener la campagne électorale ? Le compte à rebours pour les élections législatives est lancé. Le ministère de l'Intérieur n'a pas trop attendu pour donner son quitus à dix nouvelles formations politiques afin de tenir leur congrès constitutif, étape incontournable pour l'obtention de l'agrément. Sans grande surprise, les partis ayant fait parler d'eux, ces derniers temps, ont tous eu leur quitus, à l'instar de celui de Abdallah Djaballah, de Mohamed Saïd, de Amara Benyounès ou de Sofiane Djilali. Le paysage politique devrait, donc, s'agrémenter de nouvelles formations que sont le Mouvement des citoyens libres (MCL), l'Union pour la démocratie et la république (UDR), Parti de la liberté et la justice (PLJ), le Front de la justice et du développement (FJD - El-Adala), Jil Jadid (JJ), Front national pour la justice sociale (FNJS), Front de l'Algérie nouvelle (FAN), Front El-Moustakbal (FM), Parti des jeunes (PJ) et le Parti El-Karama (PK), et ce, en attendant de connaître le sort réservé à la dizaine d'autres demandes d'agrément dont les initiateurs n'ont pas encore finalisé les dossiers administratifs. Parmi eux figurent le Front pour le changement national, de Abdelmadjid Menasra, et le Front démocratique de Sid-Ahmed Ghozali. Même si des voix, parmi ces nouveaux partis, commencent à s'élever pour réclamer le report du scrutin législatif, et même si certains partis, à l'instar du Front démocratique, écartent leur participation aux élections de mai prochain, c'est à une véritable course contre la montre que les uns et les autres vont se livrer pour décrocher le fameux sésame. Car au-delà d'une participation ou non aux législatives, c'est le droit d'exister politiquement, d'agir en toute légalité, qui devrait permettre à ces nouvelles formations de se structurer et de tenter de se frayer une place dans le nouveau paysage politique algérien. Si des formations comme celles de Djaballah, Mohamed Saïd ou Benyounès ont déjà entamé leur structuration depuis au moins deux années, sans attendre l'agrément, il n'en est pas de même pour les autres formations jusque-là inconnues. Toutefois, il sera difficile, en moins de deux mois, de se préparer convenablement aux élections législatives. Tout indique, donc, que ces nouvelles formations tenteront de nouer des alliances, histoire de fructifier au maximum leurs chances et de ne pas sortir bredouilles des premières élections qu'elles abordent. Mais c'est loin d'être une sinécure. Des partis, comme celui de Djaballah, sont, d'ores et déjà, la cible d'une mise à l'écart de la part des formations islamistes qui voudraient contracter une alliance en vue de réaliser un bon score lors des législatives. L'UDR devrait grignoter du côté des déçus du courant démocratique, mais la tâche ne sera pas de tout repos, avec le retour du FFS, qui devrait tout faire pour améliorer ses scores antérieurs, ou encore du RND et du FLN qui ne voudraient pas qu'on vende leur peau avant de les avoir abattus. Pour sa part, le RCD devrait, selon toute vraisemblance, opter pour le boycott et utiliser, en sa faveur, le fort taux d'abstention attendu lors du scrutin de mai prochain. Dans une élection pas comme les autres, où le pouvoir devrait prouver sa bonne foi, en matière d'ouverture et de transparence des élections, le scrutin s'annonce indécis, même si beaucoup tablent sur une avancée remarquable des partis islamistes et un recul des partis traditionnellement majoritaires. On verra jusqu'où ira le pouvoir dans sa volonté affichée d'ouverture et jusqu'où les partis iront pour convaincre les électeurs de la nécessité d'aller voter. A B