Hormis la mise en détention des trois responsables de l'Etablissement public de santé de proximité, le juge d'instruction près le tribunal de Tiaret a prononcé hier matin la mise en liberté provisoire de 15 personnes et la mise sous contrôle judiciaire de 7 autres personnes impliquées dans une affaire de détournement. 41 personnes parmi les 66 inculpés dans une affaire de détournement de plusieurs milliards ont été remises en liberté hier matin par le juge instructeur près le tribunal de Tiaret. Ce dernier a prononcé leur libération au terme de plusieurs auditions qui se sont déroulées durant les 20 jours précédents. Ainsi et à la lecture des faits remontant à 2008 et à l'issue d'une enquête diligentée par les services de police judiciaire opérée sur la base d'une lettre anonyme, le DG N. S., l'économe, M.D. et le chef de service de dépistage ont été incarcérés sous les inculpations de détournement de deniers publics, faux et usage de faux et recours à des emplois fictifs. Il est à rappeler que pas moins de 66 personnes ont été présentées suite à la découverte de multiples malversations au sein de l'établissement public de santé. Selon notre informateur, «le juge d'instruction devra se pencher sur la question relative aux marchés publics contractés ou attribués en violation du code des marchés», ce qui pousse à croire que cette enquête n'a pas encore révélé tous ses secrets. Il faut rappeler que «les services de police judiciaire ont déclenché cette enquête suite à une lettre anonyme expédiée en 2010 et qui faisait état de dénonciations de malversationd au sein de l'EPSP (Entreprise public de santé de proximité) depuis 2008. Ainsi et après avoir confirmé les faits, les services de police, sur instruction du juge d'instruction, ont procédé à l'arrestation et la présentation du directeur général de cette entreprise et du DRH actuel (ex-député recruté dans le cadre du préemploi) ainsi que ses proches collaborateurs et de plusieurs dizaines d'autres employés impliqués. Dans le sillage de l'enquête, note notre source, «plusieurs anomalies et infractions dans la gestion de cette entreprise ont été relevées, notamment l'attribution de bons de commande de gré à gré à des commerçants non détenteurs de registres du commerce, achat de médicaments périmés moyennant des commissions auprès d'un fournisseur à Tiaret et malversation voire spéculation sur les recettes des analyses médicales». Les enquêteurs ont également relevé «la disparition des registres comptables concernant la période de juillet, août et septembre». Il est également reproché au premier responsable de cette entreprise d'avoir «octroyé des salaires à des personnes recrutées d'une manière fictive». A ce titre, ajoute la source, «plus d'une dizaine de personnes ont été recrutées de cette façon, et à titre d'exemple, la femme du représentant de l'Ordre des médecins à Tiaret a bénéficié d'un contrat fictif et percevrait un salaire faramineux alors qu'elle serait femme au foyer».