Les redresseurs des formations politiques, engagées dans la bataille pour les législatives, se déclarent, toujours mobilisés pour faire retrouver à leurs partis la voie de la légalité et surtout de la légitimité qui ne passe que par le respect des statuts et règlements intérieurs adoptés par la base militante lors des congrès. Cette mobilisation n'a pas empêché ceux qui se qualifient de véritables légalistes d'observer une trêve dans la guerre qu'ils mènent aux actuelles directions de leurs partis. Au FLN, où l'on craignait une véritable menace de contre-campagne pour les listes du parti, la sérénité semble retrouvée après «le moratoire» que se sont imposé les redresseurs qui ont cessé contre la direction de Belkhadem toute manœuvre belliqueuse pouvant être interprétée comme une volonté manifeste de saborder le vieux parti unique. Et même si cette trêve ne semble être que le résultat que tractations entre les partisans de Belkhadem et ses adversaires, elle donne la chance aux listes pour les législatives de mener une campagne incisive sur le terrain. «Par fidélité aux statuts et au règlement intérieur du parti, nous ne pouvons pas faire un travail de sape qui profiterait à nos adversaires politiques. La mouvance des redresseurs est traversée par plusieurs courants et idées qui s'accordent tous sur le préalable du départ de l'actuelle direction nationale pour la refondation du parti sur des bases claires qui s'inspirent de la déclaration du 1er Novembre et de sa ligne nationaliste», affirment des redresseurs qui avouent ne pas se reconnaître parmi les frondeurs qui ont déclaré la guerre à Belkhadem après la confection des listes électorales. «Ce n'est qu'un répit et nous reviendrons à la charge après le 10 mai», menacent-ils. Pour leur part, les redresseurs du Front national algérien (FNA) se disent toujours mobilisés pour un seul et unique but : la destitution de Moussa Touati. Le coordinateur du mouvement Arif Omar, qui avoue que l'urgence maintenant est de mobiliser les citoyens pour un vote massif, reconnaît que l'heure n'est pas aux passes d'armes entre pro et anti-Moussa Touati. «L'intérêt du pays passe avant tout. Nous avons décidé une trêve pour ne pas contrarier les chances des listes du FNA. Nous avons adressé une demande au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales pour l'organisation d'un congrès extraordinaire et nous avons déposé une plainte en justice contre Moussa Touati. Le parti est en train de se vider de sa substance. Chaque jour que Dieu fait, des défections parmi ses rangs sont annoncées et nous ne pouvons pas cautionner cet état de fait. Cinq membres du conseil national ont introduit une plainte auprès du tribunal de Sidi M'hamed pour exiger de Moussa Touati de présenter des comptes sur sa gestion des affaires du parti. Je l'invite à démissionner pour ne pas se voir quitter le FNA par la petite porte», affirme M. Arif. Hamidi Houari, le chef de file des redresseurs du Parti national algérien (PNA), nouvellement agréé, estime que le temps est à l'apaisement. «Nous appelons à voter massivement pour donner une chance au pays de s'engager résolument dans la voie du changement définie par le président de la République. Nous dénonçons les pratiques de l'actuel président du PNA, mais nous n'entraverons jamais la campagne électorale. Nous militons pour voir notre jeune formation politique faire son entrée à l'Assemblée populaire nationale, mais nous restons mobilisés pour parvenir à l'organisation d 'un congrès extraordinaire après le 10 mai pour remettre le parti sur le droit chemin. Nous avons donné instruction à nos partisans, à travers l'ensemble des wilayas, de s'engager résolument dans la campagne et de rester mobilisés pour revendiquer le droit d'organiser un congrès extraordinaire qui dotera le parti de structures qui consacreraient la démocratie, le débat et surtout lui ouvrirait réellement les chances de contribuer à l'essor au développement du pays», indique-t-il avant d'annoncer que son mouvement a déposé une plainte contre l'actuel président du parti.