La demi-finale de l'Euro-2012 entre l'Espagne et le Portugal, mercredi à Donetsk, s'apparente à une réunion de famille ou à un clasico, puisque 26 des 46 sélectionnés évoluent en Liga, avec une Roja à coloration barcelonaise et une Seleccion madrilène. "Non, nous n'avons rien prévu de spécial", a assuré le milieu de terrain Xabi Alonso à propos d'un supposé dispositif contre son coéquipier au Real, Cristiano Ronaldo. "Evidemment, je ne dis pas que nous n'avons pas analysé son jeu. Mais mercredi, nous continuerons à jouer selon nos principes habituels", a ajouté Xabi Alonso, l'homme qui a éliminé la France en quart (2-0) grâce à son doublé pour sa 100e sélection. Auteur de 60 buts toutes compétitions confondues cette saison pour le Real, Ronaldo a déjà marqué trois buts dans cet Euro après deux matches unanimement salués par la presse et les supporteurs face aux Pays-Bas (2-1) et à la République Tchèque (1-0). Et si le sélectionneur Vicente Del Bosque n'a, officiellement, rien prévu de particulier pour freiner Cristiano Ronaldo, le latéral droit Alvaro Arbeloa sait qu'il va passer une soirée compliquée face à son coéquipier du Real. Il devra se rappeler des phases d'entraînement en club pour tenter de freiner les dribbles chaloupés et les courses folles du Portugais. Si la presse espagnole est d'ores et déjà focalisée sur l'affrontement particulièrement médiatique entre "CR7" et ses "frères" du Real -Casillas le gardien, Ramos, Arbeloa, Albiol etc.-, les champions du monde et d'Europe s'efforcent eux d'avoir une vue plus large de leurs adversaires. "Le Portugal est une équipe forte, avec beaucoup de bons joueurs, a ainsi détaillé Cesc Fabregas. Meireles, Moutinho, Almeida sont des joueurs capables de garder le ballon. Nani et Ronaldo sont eux deux poignards qui rentrent depuis les côtés. Un de leurs points forts est notamment le contre." Mais ce ne sera pas le remake d'un Clasico Real-Barça comme s'ingénient déjà à déjà vendre plusieurs médias espagnols: "Non, je n'irais pas jusque-là, tempère Fabregas. Ils jouent avec un système tout de même différent de celui du Real, même s'il est vrai qu'ils sont particulièrement redoutables en contre-attaque". Avec trois Madrilènes dans les rangs portugais (Ronaldo, Pepe, Coentrao) et le soutien dans les tribunes de José Mourinho, leur supporteur N.1, la demi-finale contre l'Espagne a, effectivement, un petit air de Clasico. D'autant que les deux sélections se connaissent à la perfection, non seulement en raison de la présence de nombreux joueurs en Liga, mais aussi parce qu'elles se sont affrontées à de nombreuses reprises. Lors de leur dernier rendez-vous en compétition, la Roja avait pris le meilleur sur la Selecçao (1-0 en 8e de finale du Mondial-2010 avec un Cristiano Ronaldo très décevant). Pas de quoi en tirer des conclusions pour Xabi Alonso: "Attention, il s'agit peut-être des mêmes joueurs qu'à l'époque, mais du point de vue de l'état d'esprit, ils sont actuellement au top". Le milieu madrilène garde aussi sûrement en mémoire l'humiliation (0-4) infligée quelques mois plus tard par les Portugais. C'était certes en match amical, mais bon pour le moral. Comme beaucoup de réunions de famille, les retrouvailles de Cristiano Ronaldo avec ses proches du Real risquent d'être un peu mouvementées.