Aliouat Lahlou, porte-parole de la Coordination des gardes communaux, dément toute information relative à une invitation ou convocation des gardes pour se présenter à la présidence de la République afin de discuter de leurs revendications. «Officiellement, nous n'avons reçu aucune invitation à nous présenter au siège de la présidence de la République», nous dira M. Lahlou. Depuis la répression de la marche par les services de sécurité au niveau de Birkhadem, les gardes communaux se sont regroupés dans un camp de fortune au niveau de Boufarik et préparent une autre marche sur Alger avec près de 60 000 éléments. «Dès que nous avons eu écho de cette information, nous avons cherché à la vérifier sur plusieurs quotidiens nationaux. Finalement, elle n'a été donnée que par un seul. Nous ignorons dans quel objectif car elle s'est avérée sans aucun fondement», a-t-il dit. «Je tiens à préciser que nous avons un secrétaire général qui est M. Hakim Chaïb et un porte-parole. Ce sont nos canaux officiels de communication. Toute autre information donnée en dehors de ces canaux doit être vérifiée. J'appelle, à ce propos, tous les gardes communaux à rester vigilants et à faire preuve d'objectivité et de méfiance dans l'interprétation des informations. Ils doivent vérifier tout ce qu'ils entendent et lisent. Il ne faut croire qu'aux informations officielles», a-t-il expliqué. A Boufarik, c'est toujours la même situation qui prévaut. Les gardes communaux sont venus de plusieurs wilayas pour préparer la marche de cette semaine. «Les gardes communaux de la wilaya de Bouira ont dénoncé les pressions exercées par la tutelle en leur encontre. Ils ont décidé de geler les activités avec les services de la sécurité (armée et gendarmerie). Ils comptent rejoindre le camp de Boufarik dès demain en vue de renforcer les rangs de ceux qui sont déjà sur place», dira M. Lahlou. Ainsi, les préparatifs pour la prochaine marche vont bon train. «Les derniers gardes qui ont rejoint le camp sont venus de l'ouest du pays», précise-t-il. «Il y a actuellement quelque 20 000 éléments mobilisés sur place», a-t-il ajouté. La coordination compte regrouper quelque 60 000 éléments pour entamer cette action de protestation très importante. «Il est question de réussir cette action et de montrer notre mobilisation et notre attachement inconditionnels à nos revendications», dira-t-il. «Ce n'est pas une simple marche et ce n'est pas facile d'organiser 60 000 personnes dans une marche de 50 kilomètres. Il faut donc une préparation sérieuse de l'évènement. On prendra la route dès que nous sommes prêts», a-t-il indiqué. Les gardes communaux ne craignent pas la répression. «Nous ne sommes pas des gens à problèmes. Nous sommes contre la violence et nous tenons à faire transmettre nos revendications à travers des moyens pacifiques. Si nous sommes réprimés par les services de l'ordre, nous allons nous arrêter et reprendre notre action autrement», dira-t-il. L'ultime recours, selon M. Lahlou, est l'installation d'un camp de réfugiés. «On est arrivé à un stade où nous sommes convaincus que ce n'est plus une question d'intérêts financiers et matériels mais la question concerne la répression de tout ce qui a rapport avec le patriotisme». «Nous ne pouvons pas nous taire sur ça», a-t-il conclu.