Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a dénoncé, avant-hier, des «enjeux politiques» qui entourent le conflit qui prévaut actuellement au sein de la laiterie de Draâ Ben Khedda, à l'ouest de Tizi Ouzou. Le RCD explique dans une déclaration rendue publique par son bureau régional de Tizi Ouzou qu'il «considère en toute responsabilité que les enjeux qui sous-tendent ces troubles sont purement d'ordre politique et aux antipodes des intérêts des travailleurs et de la région». Les travailleurs de la laiterie Tassili de DBK sont en grève depuis la soirée du 25 juillet dernier pour réclamer les résultats de la commission d'enquête interministérielle qui s'était déplacée il y a plus de cinq mois au niveau de l'usine. Sa mission était de tirer au clair une affaire d'utilisation d'une supposée poudre périmée dans la production, mais aussi contrôler à quel point le cahier des charges était respecté par le repreneur de l'unité. Le parti de Mohcine Belabès argue ses accusations par le fait que «durant toute cette agitation, l'absence de revendications sociales et salariales ressort de manière paradoxale. C'est dire que «les arrière-pensées sont ailleurs, lorsque l'on sait l'amélioration conséquente des conditions de travail et la valorisation des grilles salariales dans cette usine». Le RCD n'y va pas par trente-six chemin dans sa déclaration intitulée «Kabylie : sabotage récurrent !» pour s'en prendre à ceux qu'il qualifie de «pseudo-syndicalistes reniés par leur tutelle». Selon lui, «c'est ce groupe de syndicalistes qui prend en otage de nouveau toute une région», citant entre autres les quelques 400 ouvriers de la laiterie, les centaines de distributeurs/transporteurs, les éleveurs ainsi que toute la population, «sans que cela ne fasse réagir la puissance publique». Le même parti s'interroge par ailleurs sur les dessous de cette tension créée autour du lait en cette période précise du mois sacré. «Nous nous donnons le droit de supposer que cet acharnement récurrent à dévitaliser par tous les moyens la Kabylie vise en réalité à soumettre cette région qui refuse d'abdiquer», notent les rédacteurs de la déclaration. Ces derniers ne doutent pas un instant qu'«un attentisme et un silence sont imposés à la grande majorité des ouvriers dans le but de saboter leur outil de travail et conséquemment leur gagne-pain». A rappeler que durant la grève qui avait secoué la laiterie de Draâ Ben Khedda près de cinq mois de suite (octobre 2011- février 2012), une polémique s'est déclenchée entre le RCD et le Parti des travailleurs (PT). La formation de Louisa Hanoune avait été pointée du doigt par le RCD, qui l'accusait d'être à l'origine du mouvement de grève, en manipulant ces militants syndicalistes au niveau de l'usine. Enfin, le bureau régional du RCD, tout en exprimant sa disponibilité pour toute initiative qui vise la protection des intérêts des travailleurs et la préservation de tout outil de production, appelle par la même occasion «tout un chacun à la solidarité et à la vigilance».