Le froid et les rafales de vent, hier, le jour des élections locales, n'ont pas empêché les citoyens d'aller aux urnes en Kabylie maritime. Dans la matinée, l'affluence était timide et il n'y avait que les militants des partis politiques en lice et leurs proches qui se sont rués vers les bureaux de vote. Dans l'après-midi, le nombre de votants a commencé à grimper. Des groupes de femmes, de jeunes et des hommes se dirigeaient vers les bureaux du double scrutin, des assemblées communales et de wilaya pour exprimer leur choix. «J'ai décidé de voter pour la première fois de ma vie, mais je suis vraiment déçu de constater que mon nom ne figure pas sur la liste des électeurs. Au fait, je voulais juste voter pour le candidat de notre village que j'estime, sinon je sais que ces joutes ne changeront rien à notre quotidien. Les décisions les plus importantes sont prises en haut», nous dira Moh Saïd, un retraité qui a vécu en France, devant un bureau de vote du village Aït Youcef, dans la commune d'Iflissen. Devant les centres de vote, une animation particulière régnait et les candidats en lice ne perdaient pas espoir de gagner encore des voix. Les candidats harcelaient même des électeurs. «J'ai reçu trois messages et deux appels téléphoniques de candidats de différentes listes que je connais. Je ne sais pas pour qui opter. Je suis vraiment dans l'embarras», avoua un électeur à Tigzirt. Tous les moyens sont bons pour gagner des voix. Les candidats étaient sur le qui-vive. Le froid de canard qui a sévi hier n'était pas pour arranger les choses. Mais rien n'est laissé au hasard par les activistes. «Nous avons déjà prévu le mauvais temps et c'est pour cela que nous avons loué des bus et des véhicules pour faciliter le déplacement des citoyens vers les centres de vote», nous dira un militant d'un parti à Mizrana. Des véhicules et des bus sont mobilisés par les partis politiques pour assurer les déplacements des électeurs. Chacun ramène les «siens», pour s'assurer de leurs voix et surtout ne pas les perdre. Par ailleurs, contrairement aux dernières législatives de mai 2012, un intérêt particulier est accordé à ce scrutin à Tizi Ouzou. «Le taux de participation sera certainement revu à la hausse. Il s'agit d'élections locales qui concernent directement les citoyens, mais l'abstention restera toujours considérable», estimera un candidat dans la commune de Sidi Naâmane. Une commune aux mains du FLN depuis 1962. «J'espère que les habitants de notre commune changeront d'avis cette fois-ci pour réaliser le développement local, tant attendu», dira avec un air optimiste un militant d'un autre parti. Les services de sécurité, quant à eux, veillent au grain. Les centres de vote sont hyper sécurisés. A Tigzirt ville, dans les cafés, les gens préfèrent aussi parler de la secousse tellurique qui les a réveillés dans la nuit. On tend l'oreille vers la ville de Béjaïa pour s'enquérir de la situation et du nombre de blessés.