Redorer le blason de la bannière étoilée tant terni par le règne Bush, le pire que les Arabes et les musulmans notamment ont eu à subir huit ans durant, tel est l'un des défis du 44e président des Etats-Unis dont l'investiture se déroule aujourd'hui. Un nouveau Président, de surcroît le premier Noir dans l'histoire du pays de l'Oncle Sam, en qui presque la planète entière nourrit des espoirs fous de changement. Il faut dire que la mission d'Obama est vraiment loin de relever d'une partie de plaisir tant le passif légué par son prédécesseur est lourd. Tellement lourd que l'Amérique particulièrement et les Américains en général ont pris un sérieux coup aux quatre coins de la planète, plus particulièrement dans la sphère arabo-musulmane. Les deux guerres en Irak et celle engagée en Afghanistan au nom d'une prétendue lutte préventive contre le terrorisme islamiste, la promesse non tenue de l'instauration d'un Etat palestinien, sans oublier les deux plaies béantes, les tristement célèbres geôles de Guantanamo et Abou Ghreib, à Baghdad, ont totalement déformé aux yeux de nombre de citoyens du monde l'image de liberté et de démocratie cultivée jusque-là du nouveau monde. Et le soutien tout récent manifesté publiquement à l'endroit d'Israël dans son génocide contre la bande de Ghaza a fini par achever le peu de crédibilité qui restait au pays des rêves. Voilà donc le legs dont hérite Obama et dans lequel il est très fortement attendu. Et il risque tôt d'y laisser des plumes et de décevoir bien d'espoirs nourris, lui qui se doit d'agir au plus vite et sur plusieurs fronts, plutôt des chaudrons, au vu de leur complexité. A plus forte raison que les voyants du tableau de bord en matière des affaires domestiques sont tous au rouge, avec une récession économique allant crescendo. Mais pour certains, il n'est pas permis d'attendre beaucoup de choses de la nouvelle administration américaine, comme pour reprendre un dirigeant de l'OLP qui affirme qu'en matière de politique étrangère, les USA ne proposeraient pas tellement beaucoup de choix : c'est du Pepsi ou du Cola. Allusion faite aux positions similaires entre les républicains et les démocrates en matière de diplomatie. Ceci pour dire qu'il sera dur, voire très dur au tout nouveau président américain d'honorer ses engagements de la longue et harassante campagne électorale qu'il a eu à mener des mois durant. Cependant, l'espoir, ce véritable carburant de la vie, se doit d'être de mise, surtout que l'on est relativement convaincu qu'Obama ne pourra pas faire pire que Bush, dont la gifle en chaussures reçue à l'occasion de son ultime visite en Irak qu'il a balkanisé fait office de réponse cinglante à son hécatombe de bilan. Obama, qui compte rompre avec la politique de la main de fer à l'endroit de «l'axe du mal» de son prédécesseur, en lui substituant celle du dialogue avec les ennemis d'hier, entre autres la Syrie et l'Iran, réussira-t-il dans son plan à redonner à l'Amérique son lustre d'antan ? Seul le temps nous le dira.