L'audition des prisonniers politiques sahraouis s'est poursuivie hier au tribunal militaire permanent de Rabat dans le cadre du procès du «groupe Gdeim Izik», après avoir entendu dans la journée d'avant-hier huit prévenus, a-t-on appris de sources judiciaires. Il faut noter que leur procès a débuté le 1er février dernier. Les accusés ont réaffirmé leur qualité de militants pacifiques pour les droits du peuple sahraoui et rejeté tous les chefs d'inculpation les qualifiant de «bande de criminels», tout en considérant leur procès comme un «procès politique» par rapport à la question du Sahara occidental, ajoute-t-on de mêmes sources. Les 24 Sahraouis, en détention depuis plus de 27 mois, sont accusés d'atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat, formation d'une bande criminelle et atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l'exercice de leurs fonctions. Ces Sahraouis risquent la réclusion à perpétuité. Il est à rappeler qu'environ 40 000 Sahraouis avaient, à l'automne 2010, élu domicile à Gdeim Izik, proche d'El-Ayoun occupé au Sahara occidental, où ils avaient dressé quelque 3000 tentes afin de «défendre leurs droits politiques, économiques et sociaux». Ils ont été délogés du camp en novembre 2010 par un assaut des forces marocaines. Plusieurs ONG internationales de défense des droits de l'homme, des intellectuels et des avocats ont réclamé la libération «inconditionnelle» des prisonniers, dénonçant la comparution de civils devant un tribunal militaire.